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lundi 30 décembre 2019

L'érection


 L'érection est un état d'éveil des désirs sexuels chez un homme en préparation d'un exploit sexuel.
🌿💫 Avoir une érection est naturel, mais obéir aux diktats de votre érection est un choix.
🌿💫Pour chaque érection, il y a une responsabilité. Les hommes sages contrôlent leur érection, mais les hommes stupides obéissent à leurs érections.
«Toute érection mal contrôlée est susceptible de conduire à une sépulture précoce».
🌿💫L'union, la droiture, la force, l'âge, etc. n'ont aucun pouvoir sur l'érection, seul le contrôle de soi et l'autodiscipline peuvent freiner une érection.
🌿💫 Beaucoup de pères sont devenus inutiles parce qu'ils ne contrôlaient pas leurs érections.
"Certains sont en prison parce qu'ils ont suivi les préceptes de leur stupide érection.
D'autres ont perdu de grandes opportunités dans la vie parce que leur érection les a poussés.
🌿💫🛌🏼Certains sont alités sur l'autel d'une érection incontrôlable.
🌿💫 La stupidité de l'érection est que la plupart du temps elle n'est pas sélective.
L'érection non contrôlée a conduit les grands rois à être au lit de leurs esclaves et de leurs servantes.
«L'érection stupide a conduit certains à dormir avec leurs sœurs de sang».
«L'érection n'a pas laissé le clergé hors du drame, car beaucoup ont été trouvés en train de bousiller ceux avec qui ils devraient être bergers. Quelle érection stupide!
🌿💫💪🏽Un homme fort n'est pas mesuré par le niveau de son muscle physique ou par le nombre de nations qu'il a conquis, mais par sa capacité à contrôler son érection.
🌿💫 Aucun homme dans l'histoire ne pouvait être considéré comme plus puissant que Samson, mais son érection l'a rendu le plus faible de l'histoire, son érection l'a fait tomber sur les genoux d'une femme.
🌿💫 David a tué Goliath et a conquis beaucoup de grandes nations, mais il n'a pas pu vaincre son érection, il est devenu faible à la vue de Bethshéba, la femme de son serviteur.
🌿💫Ruben a ruiné son avenir et sa génération après lui à cause de son érection incontrôlable.

_Ne laissez pas votre érection détruire votre destin!_
« *Votre érection est un signe que vous êtes un vrai homme, mais le suivre partout où il vous mène est un signe de faiblesse*».
"Tout homme qui ne peut pas contrôler son érection ne peut pas contrôler sa vie.
🌿💫😊😘La seule fois où votre érection ne peut vous induire en erreur, c'est lorsque vous l'utilisez dans les limites de votre mariage.
*Arrêtez de suivre votre érection, suivez votre vision.*
Pour celui qui est capable de nous empêcher de tomber, je fais tous et chacun de nous, nous finirons tous bien et nous finirons forts. 

Que celui qui a des oreilles entende.
Bonne journée.

C'était un lu pour vous d'un auteur inconnu,  publié tel que reçu.
 

vendredi 27 décembre 2019

Du franc CFA à l’eco CFA

Mediapart
Du franc CFA à l’eco CFA: changer les symboles, maintenir le système ?
23 DÉCEMBRE 2019 | PAR FANNY PIGEAUD

Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont annoncé le 21 décembre, à Abidjan, une « réforme » du franc CFA. Arrimée à l’euro, cette monnaie créée en 1945, utilisée par 14 pays et placée sous la tutelle du Trésor français, constitue un outil de contrôle pour la France. Mediapart vient de publier un article sur cette actualité. Pour aller plus loin, voici l’analyse de l'économiste Ndongo Samba Sylla.
Du franc CFA à l’eco CFA :

changer les symboles, maintenir le système ?

par Ndongo Samba Sylla, économiste, chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg, à Dakar

Après avoir soutenu à Ouagadougou, en novembre 2017, que le franc CFA était une « monnaie africaine » et donc un « non-sujet » pour la France, le président Emmanuel Macron est récemment revenu à la réalité sous la pression de mouvements panafricanistes, soucieux de voir l’Afrique francophone couper les liens coloniaux avec l’ancienne métropole. Macron a décidé souverainement d’apporter des réformes à la dernière monnaie coloniale qui circule encore sur le continent africain. « C’est en entendant votre jeunesse que j’ai voulu engager cette réforme », a-t-il déclaré à Abidjan, le 21 décembre 2019, avec à ses côtés le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara.

Premièrement, le nom franc CFA, qui porte l’empreinte de ses origines coloniales (« franc des colonies françaises d’Afrique »), va être rebaptisé « ECO », apparemment dès juillet 2020 pour les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Deuxièmement, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) n’aura plus l’obligation de déposer auprès du Trésor français la moitié de ses réserves de change. Troisièmement, le gouvernement français ne sera plus représenté dans les instances de la BCEAO. Telles sont les annonces du duo Macron-Ouattara.

Des réformes symboliques de nature populiste

Au cours des décennies passées, la logique des réformes du franc CFA a toujours été de rendre moins visible la tutelle monétaire française. Au début des années 1970, la France, acculée par une forte demande de décolonisation monétaire, acceptait le transfert à Dakar et à Yaoundé des sièges des banques centrales et l’africanisation de leur personnel. Malgré cette « africanisation » des institutions de la zone franc, elle gardait le contrôle du système puisque ses représentants disposaient d’un droit de veto statutaire dans les instances de la BCEAO et de la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale) et qu’elle contrôlait au moins 65% des réserves de change de ces dernières, lesquelles étaient déposées sur un compte spécial ouvert dans les livres du Trésor français, le compte d’opérations.

Dans les années 2000, le taux de dépôt obligatoire des réserves extérieures a été abaissé à 50 %. Les banques centrales de la zone franc sont devenues statutairement indépendantes vis-à-vis de leurs États membres. Mais elles restent sous le contrôle du Trésor français, dont la réduction du nombre de représentants a été « rééquilibrée » par le verrouillage de leurs statuts. Jusqu’à présent, aucune décision de nature statutaire ne peut être prise par la BCEAO et la BEAC sans le consentement du gouvernement français.

Les réformes annoncées par Macron ne dérogent pas à cette logique historique. La fermeture du compte d’opérations et le retrait du gouvernement français des instances de la BCEAO reviennent à passer d’un système de contrôle direct à une forme de contrôle indirect. La politique monétaire et de change en tant que telle n’est pas affectée par ces évolutions. Du moment que la parité fixe avec l’euro est maintenue, les réserves de change, quels que soient la forme ou le lieu où elles sont détenues, serviront d’abord et avant tout à la défense de cette parité. Ces réformes ne rendent donc pas la BCEAO plus autonome : elle demeure une annexe de la Banque de France, rivée à la politique monétaire de la Banque centrale européenne.

Soulignons que l’absence d’obligation de dépôt des réserves de change au Trésor français n’implique pas nécessairement une rupture des relations financières entre ce dernier et la BCEAO. Dans le cas de la BEAC, la quotité non-obligatoire des réserves de change a souvent été investie dans des obligations du Trésor français.

Si la France voulait vraiment « rompre les amarres », selon les mots de Macron, et mettre fin au franc CFA, elle aurait pu simplement abolir l’accord de coopération monétaire qui la lie aux pays de l’UEMOA. Mais elle a choisi de le renouveler et de maintenir son rôle de « garant ». Ce qui implique qu’elle reste de facto souveraine sur la gestion du franc CFA renommé ECO. Il s’ensuit également que les pays de l’UEMOA demeurent toujours sous la tutelle indirecte des autorités de l’Eurozone étant donné qu’elles encadrent la « garantie » de convertibilité supposément apportée par la France.

Que signifie cette « garantie » ? La France promet de jouer le rôle du Fonds monétaire international (FMI) auprès des pays qui utilisent le franc CFA en leur fournissant des liquidités en cas de problèmes de paiements extérieurs. Plus précisément, à chaque fois que la BCEAO se trouve dans une situation de zéro réserve de change, le Trésor français s’engage à lui prêter les montants souhaités en monnaie française (autrefois le franc français, aujourd’hui l’euro).

Or, le fonctionnement de la BCEAO (et de la BEAC) est paramétré pour que cette situation arrive le plus rarement possible, voire jamais. Dès que ses réserves de change atteignent un niveau critique, elle prend des mesures restrictives – limiter les possibilités de financement des économies de la zone – pour reconstituer ses avoirs extérieurs. Grâce à ce mode de gestion la garantie a été rarement activée pour les pays de l’UEMOA entre 1960 et aujourd’hui. La France a honoré sa promesse de « garantie » uniquement pendant la période 1980-1993. Elle l’avait fait pour permettre aux entreprises françaises, qui anticipaient une dévaluation du franc CFA, de rapatrier leurs capitaux et leurs revenus. Selon la BCEAO, la « garantie » française portait à cette époque sur un montant annuel de 32 milliards de francs CFA, un chiffre relativement dérisoire comparé à une fuite de capitaux estimée dans la zone franc à 750 milliards de FCFA pour les seules années 1988-1989.

Doit-on s’étonner de voir qu’il est systématiquement inscrit le montant « zéro » dans la loi de finances française au titre de la « garantie » de convertibilité ? Dans un document publié en 2018, intitulé « Gestion des réserves internationales de la CEMAC », le FMI notait qu’il « existe des incertitudes quant à la capacité du Trésor français, qui lui-même doit respecter les règles plus larges de la zone euro, à offrir ce type de garantie à grande échelle pour une période indéfinie. » Dans ces conditions, comment la France, qui ne parvient pas à respecter ses engagements budgétaires au niveau européen, pourrait-elle se porter « garante » ? Quand les pays africains ont des difficultés économiques, comme c’est actuellement le cas dans la zone CEMAC, c’est le FMI qui est appelé à la rescousse par Paris pour imposer des politiques d’austérité, lesquelles produisent toujours et partout les mêmes résultats : misère et désolation.

Quand le ministre français des Finances Bruno le Maire prétend que la « garantie » française permet aux pays de l’UEMOA d’avoir la certitude de pouvoir toujours financer leurs importations, il montre nolens volens son manque de considération pour l’intelligence collective des peuples et des économistes africains. Le désir de maintenir un lien formel sur le plan monétaire – et donc de garantir les intérêts économiques français – pouvait se passer d’une justification aussi paternaliste que malhonnête.

Pourquoi 14 pays rassemblant une population de plus de 160 millions de personnes auraient-ils besoin de la France pour leurs paiements extérieurs là où un petit pays comme la Gambie bat sa propre monnaie nationale sans solliciter la « garantie » d’aucune puissance extérieure ?  Le concept de « garantie » de convertibilité employé par les officiels français et les partisans de la relique coloniale est d’autant plus absurde que nous vivons depuis les années 1970 une ère post-Etalon or, où la monnaie émise par les États est de nature essentiellement fiduciaire. Visiblement, la France et les thuriféraires du franc CFA ont toujours du mal à sortir du paradigme monétaire du 19e siècle, le siècle colonial par excellence !

Court-circuiter la CEDEAO

Les réformes envisagées par Macron s’attaquent seulement à certains aspects visibles de la colonialité du franc CFA devenus particulièrement embarrassants pour la France. Elles ne constituent pas une base crédible pour parler de la fin du franc CFA. Tant qu’il existera un lien formel de subordination monétaire, tant que le franc CFA/ECO sera arrimé fixement à l’euro et tant que la Banque de France continuera de détenir 90 % du stock d’or monétaire de la BCEAO, le colonialisme monétaire aura encore de beaux jours devant lui.

Ce serait cependant faire une erreur d’analyse que de croire que les motivations du président Macron sont exclusivement populistes. Ses réformes ont également pour objectif de court-circuiter le projet d’intégration monétaire tel qu’il a été conçu jusque-là dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Les 15 pays de la CEDEAO, y compris les huit qui utilisent le franc CFA, avaient choisi le nom ECO pour leur future monnaie unique et s’étaient mis d’accord pour l’adosser à un panier de devises. Avant de pouvoir adopter l’ECO, ils étaient chacun tenus de remplir un certain nombre de critères d’entrée (les « critères de convergence »). Or, d’après une déclaration récente de Zainab Ahmed, la ministre nigériane des Finances, aucun pays de la CEDEAO n’était qualifiable pour l’ECO en 2020, à l’exception du Togo, un pays qui à l’évidence n’a pas la taille suffisante pour porter seul ce projet.

Au moment même où Macron, en présence de Ouattara, annonçait ses réformes, les chefs d’État de la CEDEAO étaient en train de clore une réunion à Abuja, où ils étaient censés se prononcer sur l’avenir du projet de monnaie unique régionale. Le communiqué final de la CEDEAO a dû se résoudre à accepter le fait accompli : « Cette réforme de la zone monétaire de l’UMOA facilitera son intégration dans la future zone monétaire de la CEDEAO (ECO) » peut-on lire.

En s’appropriant indûment le nom ECO sans remplir les critères d’entrée de la zone éponyme, Macron et les pays de l’UEMOA, avec Ouattara à leur tête, signifient clairement qu’ils se moquent de l’intégration monétaire telle qu’elle était envisagée dans le cadre de la CEDEAO. Á Abidjan, Macron a appelé nommément quasiment tous les pays ouest-africains n’utilisant pas le franc CFA à rejoindre l’UEMOA, à l’exception du Nigéria et du Ghana. Le message est clair : il s’agit d’isoler le géant nigérian voire le Ghana. Ce projet n’est pas nouveau. On le trouve dans un rapport sur la zone franc de l’ex-ministre français Dominique Strauss-Kahn, publié en 2018. Dans les années 1970, la Côte d’Ivoire et le Sénégal s’étaient déjà alliés à la France pour faire capoter un projet de réforme monétaire porté par le président du Niger, Hamani Diori, et qui devait renforcer la coopération monétaire entre les pays de l’Afrique de l’Ouest. Près de cinquante ans plus tard, rien n’a visiblement changé.

Soulignons au passage que le travail de sabotage de la Côte d’Ivoire ne se limite pas au domaine monétaire. En ratifiant, en 2016, un accord de libre-échange intérimaire avec l’Union européenne alors que la CEDEAO évolue déjà dans le cadre d’une union douanière, elle a mis également en péril l’intégration commerciale régionale.

Le « kidnapping » de l’ECO par la France et les pays de l’UEMOA a au moins un « mérite » : celui d’avoir mis fin à l’ajournement récurrent du lancement de la monnaie unique de la CEDEAO. La passivité des chefs d’État de la CEDEAO face à ce détournement d’objectif est sans doute une conséquence logique au fait qu’ils n’ont jamais pris la peine d’associer leurs peuples à la discussion sur l’ECO et de leur tenir un discours de vérité. Ils ont toujours prétendu que l’ECO – une copie grossière de l’Euro qui pose des problèmes similaires au franc CFA en tant que monnaie unique – était faisable et qu’ils déployaient les meilleurs efforts du monde pour son lancement, alors qu’ils devaient savoir que la méthodologie des critères de convergence, importée de l’Union européenne, était la meilleure manière de perpétuer l’immobilisme monétaire. Macron et Ouattara, ayant compris l’impasse de l’ECO version CEDEAO, ont profité de la situation. Et, même si cela est triste pour les supporters de l’ECO version CEDEAO, le couple franco-ivoirien a en partie rendu service aux chefs d’État de la CEDEAO qui devaient logiquement annoncer un nouveau report du lancement de l’ECO. Au moins, certains pourront avoir l’illusion/l’espoir que les choses « avancent » dans la bonne direction, pour une fois.

Dans la mesure où les pays de l’UEMOA ont adopté l’ECO sans satisfaire les critères d’entrée requis, quel sens y aura-t-il à exiger des sept autres pays de la CEDEAO qu’ils les respectent afin de faire partie de la zone monétaire ECO ? Difficile d’envisager présentement comment le projet de monnaie unique CEDEAO pourra se relever de ce coup de massue. Au revoir le franc CFA, vive l’ECO CFA ! Sans doute qu’une telle prouesse incitera le gouvernement français à considérer avec bienveillance d’éventuelles ambitions de troisième mandat de certains actuels dirigeants des pays de l’UEMOA.

La lutte continue

Les réformes de Macron n’apporteront aucun changement significatif à la conduite de la politique économique et à la situation matérielle des populations. Il est cependant ironique que des réformes à la portée essentiellement symbolique aient échoué justement sur le plan des symboles. Car Macron et Ouattara n’étaient pas les personnes les plus indiquées pour annoncer « la fin du franc CFA ». L’annonce aurait eu plus de crédibilité si elle était venue, par exemple, des chefs d’État de la CEDEAO et, éventuellement, si elle avait eu l’onction des peuples. Voir le président de l’ancienne métropole coloniale « décider » de la fin d’une relique coloniale lors d’une revue des troupes françaises stationnées en Côte d’Ivoire n’est pas la manière la plus convaincante de décréter une nouvelle mort de la résiliente « Françafrique ».

Ceci étant dit, les nombreux mouvements panafricanistes, intellectuels, économistes, citoyens ordinaires qui se battent pour une seconde indépendance de l’Afrique peuvent savourer une petite victoire. Ces réformes symboliques sont des concessions qu’il faut apprécier à leur juste mesure. La forteresse CFA commence à vaciller. Une bataille vient d’être gagnée. D’autres devront être menées.

Sur le plan économique et monétaire, il faudra viser à doter le continent de monnaies souveraines qui garantissent son indépendance financière. Au-delà de la nécessité de récupérer leur souveraineté monétaire formelle vis-à-vis du gouvernement français et du FMI, les pays africains devront également procéder à des réformes en profondeur du secteur bancaire et financier, lequel conserve son fonctionnement colonial malgré le recul des banques françaises. Ils devront mettre en place des banques centrales « agents de développement », avec lesquelles ils travailleront étroitement pour faciliter le financement des économies, les projets d’industrialisation, la création d’emplois et la transformation écologique. Ils devront essayer d’éviter de s’endetter en monnaie étrangère en misant au maximum sur la mobilisation des ressources domestiques. Ce qui suppose de rompre avec l’attitude qui consiste à organiser toute la politique économique autour de la nécessité d’attirer des « financements extérieurs ». Bien entendu, tout ceci ne sera possible sans une mobilisation permanente des peuples pour exiger des « représentants »/« élus » qu’ils garantissent un cadre politique plus égalitaire.

Nous aurions tort de nous arrêter aux symboles et à la seule réforme monétaire.

Á lire :

Fanny Pigeaud, Ndongo Samba Sylla, L'arme invisible de la Françafrique, une histoire du franc CFA, La Découverte, 2018.

Le franc CFA, objet d’une réforme sous contrôle

💰 COMPRENDRE LA CRISE ÉCONOMIQUE AU CAMEROUN !!!

(📄 Par Claudel NOUBISSIE)

Martin est un camerounais qui réside dans la ville de Yaoundé. 

Chaque jour de classe, il se rend dans une boutique de la ville pour y acheter un pot de yaourt au prix de 400 FCFA, qu’il donnera par la suite à sa fille Yvana pour son casse-croûte à l’école.

Martin vient d’effectuer une DÉPENSE.

✔ Nous tombons dans la première étape du circuit économique : LA DÉPENSE. 

Comme Martin, plusieurs autres parents se rendent dans cette boutique pour y acheter des pots de yaourts pour leurs enfants. 

Quelques jours plus tard, RUPTURE DE STOCK !

Le boutiquier informe le fournisseur de cette rupture, ce dernier remonte progressivement l’information à l’entreprise qui est à l’origine de ce yaourt. 

Immédiatement, ils se remettent au travail pour PRODUIRE de nouveaux pots de yaourt.

✔ Nous tombons dans la deuxième étape du circuit économique : LA PRODUCTION. 

❓Mais, comment cette entreprise fait-elle pour produire ? 

Pour produire, cette entreprise a besoin d'argent qui provient de la vente de ses yaourts. C’est ainsi que les 400 FCFA correspondant au prix d’un pot de yaourt entre en jeu.

💡illustration en exemple 

En réalité, le boutiquier gagne 25 FCFA sur chaque pot de yaourt, son fournisseur et toute la chaîne de distribution 175 FCFA et enfin le PRODUCTEUR qui gagne les 200 FCFA restants.

Donc, chaque fois que Martin achète un pot de yaourt de 400 FCFA, l’entreprise qui PRODUIT gagne 200 FCFA.

C’est d’ailleurs cette dernière qui gagne la plus grosse part sur le prix de ce yaourt et c’est cet argent qui permettra à cette entreprise de PRODUIRE à nouveau ce yaourt pour palier à la rupture du stock. 

Les responsables de cette entreprise vont donc effectuer une RÉPARTITION de ces 200 FCFA à tous les acteurs de la chaîne de production pour qu’on puisse à nouveau disposer des pots de yaourt en rayon.

💡illustration en exemple  

☑ 10 FCFA pour le fournisseur d’intrants, 

☑ 55 FCFA pour les salariés, 

☑ 15 FCFA pour les charges fixes et variables (loyer, eau, lumière, etc.), 

☑ 45 FCFA pour l’épargne, 

☑ 35 FCFA pour le réinvestissement afin d’agrandir la capacité de production, 

☑ 10 FCFA pour la logistique de distribution, 

☑ 30 FCFA aux actionnaires, etc. 

✔ Nous tombons dans la troisième étape du circuit économique : LA RÉPARTITION.

Quelques jours plus tard, nous avons de nouveaux pots de yaourt qui arrivent en rayon et ainsi, Martin peut à nouveau s’approvisionner en yaourt pour sa fille Yvana. 

Tous ceux qui bénéficient de LA RÉPARTITION : les salariés, les fournisseurs d’intrants, etc., dès qu’ils reçoivent leur salaire, ils l’utilisent pour gérer leurs charges (loyer, nutrition, paiement des études des enfants, etc.), donc, ils retournent TOUS à la première étape du CIRCUIT ÉCONOMIQUE : LA DÉPENSE et le cycle recommence de manière IDENTIQUE. 

💸 C’est la succession de ces trois étapes : DÉPENSE – PRODUCTION – RÉPARTITION – DÉPENSE – PRODUCTION – RÉPARTITION…… qui constitue ce qu’on appelle le CIRCUIT ÉCONOMIQUE.

👨‍🏫 POURQUOI EST-IL FONDAMENTAL DE COMPRENDRE CELA ?

Parce que, en fonction du site de production, l’enjeu économique sur le plan MICRO et MACRO est TOTALEMENT DIFFÉRENT !

Prenons deux cas pratiques avec les deux situations :

1. SITE DE PRODUCTION AU CAMEROUN 

Si la deuxième étape du circuit économique qu'est LA PRODUCTION se trouve au Cameroun, voici ce qui se passe :

☑ SUR LE PLAN MICRO-ÉCONOMIQUE 

Lorsque Martin achète son pot de yaourt, l’entreprise qui produit se trouve au Cameroun donc, les personnes qui gagnent les 200 FCFA se trouvent au Cameroun et effectuent donc la répartition avec les salariés et les fournisseurs qui se trouvent aussi au Cameroun. 

C’est ainsi qu’avec l’argent qu’ils vont gagner, ils iront au marché MOKOLO acheter des vivres, de la patate et du haricot chez la bayam sellam, qui à son tour, avec cet argent, pourra payer les études de ses enfants, qui pourront s’instruire et impacter le développement de notre pays plus tard, etc. 

Donc, lorsque le site de production est au Cameroun, cela fait tourner l’économie de manière dynamique tout en contribuant au développement du pays.

☑ SUR LE PLAN MACRO-ÉCONOMIQUE 

L’entreprise en question va payer ses impôts au Cameroun (de manière directe si elle est formelle ou indirecte si elle est informelle), ces impôts vont permettre de payer les fonctionnaires, construire les routes, augmenter le niveau de vie de la population de manière globale. 

La croissance de cette entreprise va entraîner un accroissement de son personnel salarié (ce qui pourra permettre de recruter ce nouvel ingénieur qui vient de sortir de l’école) donc réduire le chômage, et surtout, l’entreprise pourra exporter son yaourt dans d’autres pays, ce qui permettra d’avoir des DEVISES (très important) car, ce sont ces DEVISES ÉTRANGÈRES qui vont permettre d’acheter des produits qui proviennent de l’étranger (IMPORTATION) afin que la compensation économique puisse se faire aisément (entre nos devises provenant de nos exportations et les devises que nous devons rembourser lorsque nous IMPORTONS). 

Les deux doivent s’équilibrer afin que LA BALANCE COMMERCIALE EXTERNE soit stable. 

2. SITE DE PRODUCTION À L'EXTÉRIEUR DU CAMEROUN 

Lorsque le site de production est à l’extérieur du Cameroun (en France par exemple), voici ce qui se passe :

☑ SUR LE PLAN MICRO-ÉCONOMIQUE

Lorsque Martin achète son pot de yaourt à la boutique, les 200 FCFA qui reviennent au producteur SORTENT DU PAYS, puisque le producteur est à l'étranger !

Cet argent va en France pour soutenir le système productif français en permettant de payer les salariés français, les agriculteurs français, les ingénieurs français…qui eux vont utiliser cet argent pour améliorer leur niveau de vie et en plus.

☑ SUR LE PLAN MACRO-ÉCONOMIQUE 

Le Cameroun doit rembourser l’argent de ces pots de yaourt en DEVISES à la France, puisqu’il s’agit d’un produit de L'IMPORTATION.

Et pour rembourser ces devises, cela ne peut se faire qu’avec les DEVISES que le Cameroun produit avec ses EXPORTATIONS. 

Ces devises que la France gagne avec ses EXPORTATIONS de yaourt au Cameroun vont permettre d’améliorer le niveau de vie des Français : augmentation des salaires des fonctionnaires, construction d’autoroute, équipement dernier cri des hôpitaux, etc. 

C’est ainsi que les EXPORTATIONS vont permettre à la France de doper son économie aux dépens du Cameroun qui a une économie principalement extravertie.

3. NUANCES 

⚠ NUANCE 1

Dans certains cas, le site de production peut se trouver au Cameroun, mais nous avons le même phénomène qui se produit lorsque le site est à l’extérieur du Cameroun !

En fait, une entreprise peut se trouver au Cameroun mais, son capital est à l’étranger. 

Pour bien le comprendre, il faut savoir qu’au sein d’une entreprise, les richesses produites sont répartis entre 3 acteurs:

✅ L’actionnaire,

✅ Le patron (et l’entreprise),

✅ Le salarié.

Le processus de distribution des richesses se fait en 2 temps et en fonction de rapports de force.

👉 Première phase :

La distribution des richesses fait l’objet d’une première négociation entre le patron et l’actionnaire.

👉 Seconde phase :

Ce n’est que dans un deuxième temps que le salarié négocie avec le patron pour la répartition de ce qui reste entre salaires, primes et investissements.

Donc, le véritable patron d’une entreprise c’est l’actionnaire ! 

C’est ce dernier qui possède le capital et il peut le faire quitter du pays de production par des mécanismes d’extradition de capitaux, un processus qui est facilité par un principe du FCFA : LA LIBRE CONVERTIBILITÉ DU FCFA EN EURO. 

Donc, une entreprise peut être au Cameroun, produire localement, mais au final, l’argent quitte totalement le Cameroun.

C'est vrai que, même si l'entreprise est étrangère, si la production est locale, les devises seront camerounaises, mais ces mécanismes d'extraditions de capitaux peuvent poser d'énormes problèmes sur le plan comptable. 

⚠ NUANCE 2 

Le Cameroun exporte en majorité des matières premières : cacao, café, coton, pétrole, etc.

Ce sont des produits qui n’ont AUCUNE VALEUR AJOUTÉE et dont le prix est fixé par d’autres personnes ayant le monopole d’exploitation.

Donc, les DEVISES qui reviennent au Cameroun provenant de L’EXPORTATION de nos matières premières ne sont pas considérables.

Pourtant, le Cameroun IMPORTE des PRODUITS MANUFACTURÉS, c’est-à-dire des produits qui sont passés par toutes les étapes du système productif :

☑ SECTEUR PRIMAIRE : production de la matière première par l’agriculture, les mines, etc. (exemple : production du cacao)

☑ SECTEUR SECONDAIRE : transformation de la matière première pour y ajouter une plus-value (exemple : transformation du cacao en chocolat, qui coûte plus cher) ce qui permet de créer la richesse par la mise sur pied d’un produit manufacturé.

C’est à ce niveau que se trouve les industries (usines).

☑ SECTEUR TERTIAIRE : distribution du produit manufacturé dans les espaces de distribution ou exportation, ce qui va produire les devises au pays exportateur. 

Donc, lorsque le Cameroun EXPORTE le Cacao (600 FCFA le kilogramme par exemple) et par la suite IMPORTE le chocolat (parfois 4.000 FCFA pour 100 g !), lorsqu’on fait le bilan EXPORTATION ET IMPORTATION, la balance commerciale externe du Cameroun sera toujours déficitaire, puisque nous IMPORTONS des produits manufacturés avec une forte valeur ajoutée et nous EXPORTONS des matières premières sans AUCUNE VALEUR AJOUTÉE. 

C’est à cause du déficit de cette balance commerciale externe que le Cameroun se retrouve en crise de devises (c’est le cas actuellement, comme le relevait le GICAM il y a quelques jours).

Et, lorsque nous sommes en crise de devises, nous ne pouvons plus IMPORTER !

Raison pour laquelle, il faut ABSOLUMENT PRODUIRE LOCALEMENT : LE MADE IN CAMEROUN prend donc toute son importance.

Si le système productif du Cameroun ne se développe pas au plus vite, les conséquences seront FATALES : Inflation (augmentation généralisée des prix et baisse de la valeur de la monnaie), des programmes comme le plan d’ajustement structurel (déjà en cours) et surtout…LA DÉVALUATION DE LA MONNAIE, si rien n’est fait !

🚫 AUTRES CONSÉQUENCES : 

✔ Crises sociales : conséquence du niveau de vie qui ne fait que s'endurcir, ce qui finit par créer des tensions ; 

✔ Chômage : qui sera de plus en plus croissant, entraînant l'insécurité et la création des métiers de subsistances (mototaxi par exemple) ;  

✔ Violence, guerre...

Tout ceci s'amplifie encore plus vite lorsque des phénomènes comme les DÉTOURNEMENTS DE FONDS se densifient. 

❓ QUE POUVONS NOUS FAIRE ? 

☑ Nous les citoyens, nous devons nous lancer dans la production locale de manière intensive : Le Made in Cameroun notamment qui doit respecter le système productif, allant du primaire, au tertiaire en passant par le secondaire pour être efficace. 

☑ Les pouvoirs politiques : Ces derniers doivent accompagner les producteurs locaux avec toute forme de facilités et subventions.

Si ces mesures URGENTES ne sont pas prises, la crise actuelle n’est qu’un euphémisme par rapport à ce qui se prépare à l’horizon.

Conscient de ces enjeux, c'est la raison pour laquelle en 2016, je décide de créer la Start-Up Academy avec un trépied idéologique :

1. SENSIBILISATION : ceci à travers les conférences pour passer le message aux jeunes concernant ces enjeux, car ils représentent plus de 60% de la population.

2. FORMATION : donner les aptitudes pratiques à ces derniers, afin qu'ils puissent se lancer dans la bataille économique qui est la nôtre.

3. INVESTISSEMENT : c'est dans cette phase que nous sommes actuellement. Elle consiste à implanter nos usines au Cameroun et en Afrique.

✔ Quelques usines déjà sur pied : 

☑ StartUp Colors (Usine à travers laquelle nous produisons localement de la craie, des stylos, de la peinture, etc.), 

☑ StartUp Cosmetics (Usine à travers laquelle nous produisons localement des produits cosmétiques), 

☑ StartUp Motors (Usine à travers laquelle nous produisons localement des véhicules),

☑ SUR MESURE by Claudel NOUBISSIE (Usine de production locale de vêtements, chaussures, sacs, parfum et accessoires de mode) avec des artisans, chimistes et ingénieurs camerounais.  

Mais, seuls, nous ne pouvons pas avoir un IMPACT IMPORTANT !

C’est la raison pour laquelle, nous avons lancé un nouveau projet : STARTUP KIOSQUE 237.

Ce dimanche 29 décembre 2019 au siège de la StartUp Academy à Douala, je vais présenter ce projet et partager avec vous tous les secrets qui vont nous permettre de palier à ces insuffisances et surtout devenir des ACTEURS DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE de notre pays à travers la production locale : LE MADE IN CAMEROUN.

Si nous ne prenons pas nos responsabilités, NOUS ALLONS TOUS...CREVER EN SILENCE !

Dr. Claudel NOUBISSIE 
Pour StartUp Academy

jeudi 26 décembre 2019

la spiritualité BAMILEKE. LA DUALITE DE LA MANIFESTATION

Le spiritualiste Bamiléké pense que « SI » le Créateur se manifeste dans l’univers sous 2 aspects : un aspect matériel (visible) et un aspect immatériel (invisible). Selon lui, le monde serait ainsi divisé en 2 Plans : un plan qui nous est « visible » et un plan qui nous est « invisible ». Il croit que chaque créature dans l’univers est forcément un mariage de ces 2 aspects. Pour le Spiritualiste Bamiléké, la phase matérielle de « SI » peut être appréhendée avec nos sens physiques ; Il n’en est pas de même pour sa phase immatérielle que nous ne pouvons approcher qu’à  l’aide de nos sens spirituels s’ils sont réveillés comme c’est le cas chez les « hommes ou femmes à 4 yeux ».

Ce dualisme de la manifestation divine est pour le Spiritualiste Bamiléké la clef qui nous permet de comprendre le phénomène de la « MORT ». La Mort ne serait que la séparation de l’aspect « visible » ou matériel d’un être ou d’une chose,  de son aspect « invisible » ou immatériel. Le spiritualiste Bamiléké pense également que notre corps physique n’est qu’un véhicule que l’Ame, notre moi véritable, utilise pour s’exprimer sur terre. Pour lui, le siège de la conscience et de la personnalité se trouve dans l’Ame. Notre Personnalité survit après la « mort » terrestre. Elle est immortelle. Le spiritualiste Bamiléké croit que l’Etre Humain a la capacité de temporairement « sortir » de son Corps Physique, dans son Corps Spirituel, pour explorer l’espace extérieur et intérieur. Certains auraient selon lui développé cette aptitude et l’utiliseraient à volonté. 

Ces êtres privilégiés, alors qu’ils sont encore sur terre, ont ainsi la capacité d’expérimenter à volonté ce que nous appelons la « mort » et de comprendre par l’expérience que la « mort » n’est qu’un départ d’un monde pour un autre. Le spiritualiste Bamiléké pense que seule la VIE existe. Il croit que le phénomène de la « MORT » tels que nous le connaissons est purement illusoire. L’autre grande « croyance » sur laquelle repose la « spiritualité bamiléké » est celle de l’Incarnation et de la Désincarnation.  C’est ce que nous allons examiner à présente.

Tagoum Noum , Royaume Batié.

LA RÉPONSE SALÉE DE SA MAJESTÉ BILOA EFFA À ATANGA NJI

Par voie de média radiophonique nous avons ouïe dire un certain 13H de l’an de grâce 2019, une abomination qui a mis à rude épreuve notre système auditif. La destitution d’un monarque par un arrêté ministériel ! Toute chose constitutive des pratiques lointaines dignes des âges farouches où la force, la brutalité, et la sauvagerie étaient à l’honneur.

 
A l’idée qu’une telle hérésie, fruit de cette ébriété singulière que d’aucun appellent ‘ivresse du pouvoir », émane d’un parmi ceux-là qui nous « gouvernent », nous en sommes malade de douleur. Nous sommes le Roi !!!

C’est calamiteux pour un contemporain de ne pas être en capacité de faire la différence entre le temporaire et le temporel. Plus grave lorsque cela vient d’un être de basse extraction vis-à-vis de son Roi. C’est un crime de Lèsemajesté !

Le constat est triste, car tous les efforts sont vains : Vous avez eu beau lui poser sur la tête un chapeau à un corbeau, il n’en demeure pas moins, qu’il reste un corbeau ! De même il est vrai, indubitable et pitoyable que d’un sac de charbon on ne peut sortir blanche farine.

Parce que les forbans ont du mal à s’adapter à la civilisation, nous sommes tristement résolus à prévoir des enclos.

En outre, conscient de notre nature bienveillante, conforme à notre stature, nous nous interdisons de descendre, au risque de donner importance à ce que nous qualifions de rêverie de promeneur exalté.

Parce que l’effroi ne chemine pas à nos côtés, et que le temps qui nous est imparti ne fait point espace aux åneries, nous sommes tristement résolus à perturber les programmes, Dieu seul sait combien chargés, de nos conseils ; de sorte que le mécréant soit réduit à sa plus simple expression, et s’entende dire « Tout acte portant sanction administrative est, à peine de nullité, s’il n’est précédé de la procédure disciplinaire ».

Pour votre gouverne monsieur le « ministre », c’est par dévolution héréditaire que nous sommes le Roi ! Il est bon pour vous d’intégrer que nos traditions et coutumes précédent l’Etat. Non seulement précédent l’Etat, mais en l’occurrence nous rappellent que cet Etat, nous l’avons accueilli, hébergé, biberonné, et fait grandir.

Cet Etat dont vos exploits ministériels répertoriés contribuent si tristement à en saper les fondements visibles et invisibles. Monsieur ! La lignée dont je descends, et nous même le Roi de ce temps, en savons un rayon sur ce Pays auquel nous avons prêté un souffle sacré exhalé par des forces auxquelles vous êtes incapables de frotter votre connaissance et votre entendement. C’est d’ailleurs par une sorte de pudeur et de modestie princières que nous n’allons pas jusqu’à rappeler que le trône qui nous est échu par le mécanisme de dévolution traditionnel et coutumier rappelé plus haut, est originellement celui du Roi « Ewondo-Messa ».

Ce Royaume dont mon père accepta dans sa gracieuse sagesse l’éclatement en plusieurs blocs, devenus des quartiers à la tête desquels lui-même désigna de son vivant les chefs correspondants, tous à lui inféodés par suzeraineté au trône de Ewondo-Messa. Ces quartiers j’en suis donc aujourd’hui le suzerain et eux mes vassaux! Ce n’est donc pas un bout de papier qui nous confère dignité et légitimité, ou qui plus est, nous en priverait !

Et c’est ici que l’affaire prend une coloration ironique car l’ignorant fantasme depuis son maroquin ministériel à l’Administration Territoriale, position par essence fugace et passagère. Il rêve enivré de faire tomber le souverain qu’il n’a pas érigé, et à qui il doit pourtant une partie du magistère ministériel qu’il assure par ailleurs de façon nullement magistrale, sans maestria, et d’une façon totalement calamiteuse ! Nous sommes un EKANG! Et le véritable EKANG a le respect de toute personne et de toute chose, mais il n’a peur de rien ni de personne !

Un précieux adage ancestral hérité de nos aïeux de sanctifiés mémoire dit la sagesse ici retranscrite sur les sons reproduits relativement de la façon suivante : « « Olama ay? mgpali, Okoala ay? fianga! wa yi kekop bebela a tii» ». Autrement dit, « quand tu tends un piège fait de mensonge et de plaisanterie, c’est la vérité que tu attrapes ! »

Telles sont les paroles du 5ème de la dynastie d’OMGBA BISSOGO, Sa Majesté Paul Marie BILOA EFFA, Chef coutumier MVOG-BETSI du clan MVOG TSOUNG MBALLA, Officier d’Etat Civil, Conseiller Spécial du Président National du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) le professeur Maurice KAMTO, Président élu.

La crânologie ou le culte des crânes chez les Bamiléké

En réponse aux agitations de Veil Chirac 
 
Le peuple Bamiléké est l'un des rares peuple d'Afrique qui pratique le culte des crânes…Le culte des crânes tient dans nos traditions spirituelles l'une des place les plus importantes mais aussi les plus méconnues et les plus incomprises. 
 Ce culte a été tellement incompris par les profanes qui l'ayant abordés avec des préjugés l'ont trop vite condamné. Les églises chrétiennes et tous leurs alliés, l'ont ardemment combattu, comme elles l'ont d'ailleurs fait pour toutes nos autres traditions spirituelles... Et je dois avouer que ces religions importées sont presqu'arrivées, à force de matraquage psychologique, à imposer leur faux point de vue à l'opinion publique en général, et à la génération moderne de nos frères et sœurs en particulier.
 
La nécessaire opération d'exorcisme culturel " (NOEC)
Mon but dans le cadre de ce forum est aussi de créer un cadre formel où nous pouvons dénoncer tout le mal qui, historiquement, a été fait à nos traditions spirituelles par l'Occident. Je crois fortement qu'il est temps que collectivement en tant que peuple, nous prenions une pause pour faire un inventaire systématique de tous les mensonges, de toutes les humiliations et trahisons que les religions occidentales se sont cru obligées de répandre sur nous et nos traditions spirituelles dans le but de s'imposer.
 
Cette opération de dénonciation systématique va participer de ce que j'ai appelle le nécessaire EXORCISME CULTUREL qui est un préalable absolu à l'immense œuvre de restauration de nos traditions et valeurs spirituelles dont nous sommes ici entrain de poser les jalons historiques. Nous avons été traités de "païens" parce que nous n’appelions pas le Créateur du même nom qu’eux. Nos cultes ont été traités d’idolâtrie parce qu’ils ne ressemblaient pas aux leurs. Nos prêtres et prêtresses ont été traités de vulgaires magiciens et sorciers au service des démons parce qu’ils ne parlaient pas leur langage. Tout ce qui est lié à nos pratiques spirituelles a été classé par ces religions étrangères comme relevant des forces du diable et devant directement précipiter tous ceux qui s’y adonnent en "enfer". Et nombreux sont ceux qui parmi nous ont fini par y croire. Le culte sacré de crânes fait partie de ces pratiques spirituelles qui ont le plus souffert des injustes attaques des religions importées. Quelle est la vérité en ce qui concerne le culte des crânes ?  C’est ce que nous allons voir à présent.
 
Le culte sacré des crânes
Comme tous les grands mystères, celui que cache le culte sacré des crânes est à la fois simple et profond. Il doit être appréhendé de l’intérieur, à partir du cœur et non de l’intellect qui est très handicapé pour nous éclairer spirituellement. Dans mes précédents messages, j’ai expliqué que dans la spiritualité bamiléké l'être humain est considéré comme étant double dans sa constitution : d'un côté il est corps physique visible, et de l'autre il est âme spirituelle invisible. A la "mort" l'âme se sépare du corps et s'en va rejoindre ceux des siens qui l'ont précédés dans l'autre monde, le monde spirituel invisible ou se regroupent tous les Ancêtres.
 
Nos morts ne sont pas morts
Ainsi, nos morts ne sont pas morts. Ils sont bel et bien vivants, et, à partir du monde spirituel où ils sont, ils continuent de s'intéresser à nous, leurs proches et descendants encore sur terre. Il est possible de les contacter spirituellement afin qu'ils intercèdent auprès de l'Esprit divin universel ("SI") en notre faveur pour nous soutenir ou nous aider à résoudre un problème quelconque que nous rencontrons sur terre.  Ces Ancêtres nous pourvoiront une telle aide avec d'autant plus de promptitude et de bonne volonté qu'ils nous ont connus ou ont connu nos proches; ils le feront avec d’autant plus de bonne volonté qu'ils nous ont aimés et nous aiment sûrement toujours.
 
Comment entrer efficacement et rapidement en contact avec nos disparus ? La loi spirituelle de mise en résonance ou loi de syntonisation
Dans la spiritualité bamiléké il est établi que toute chose ou objet matériel, qui a pendant longtemps été au contact physique direct avec un défunt de son vivant, est fortement imprégnée de son essence spirituelle propre et peut constituer un excellent moyen pour faciliter l'harmonisation ou le contact intérieur  avec son âme qui est dans l'au-delà.
 
Le secret de l'os crânien  
L'os humain est considéré non seulement comme l'une des choses matérielles qui, pendant que nous sommes sur terre, nous appartient le plus intimement, mais celle aussi qui va survivre le plus longtemps après notre "mort". La tète est la partie la plus supérieure de notre corps et est traditionnellement associée à l'esprit, à la pensée, à la conscience et à l'âme. L'os crânien est donc de tous les os, le meilleur qui peut nous faciliter l'harmonisation et le contact avec l'âme du défunt pour communier avec elle, solliciter son aide ou son intercession auprès de l'Esprit Universel Omniprésent ("SI").
 
Le culte des crânes : comment se pratique-t-il concrètement?
Dans la pratique voici comment se pratique le culte des crânes. Quelques mois ou plus souvent quelques années après l'enterrement du défunt, lors d'une cérémonie spéciale dirigée par un initié, on recreuse le tombeau pour déterrer uniquement son crâne qui ira se reposer désormais dans la case sacrée réservée à cet effet. C'est dans cette case qu'éventuellement on viendra avec quelques présents symboliques comme l'huile ou le sel adresser nos prières d’intercession à un défunt en particulier et plus souvent à tous les défunts.
 
La grande hypocrisie de la religion catholique
Historiquement, il faut le reconnaître, la religion catholique (et toutes les sectes protestantes qui en découlent) est le groupe religieux qui injustement a le plus livré à nos traditions spirituelles une guerre sans pitié. Ils nous ont ainsi fait un mal irréparable et continuent à le faire. La religion catholique est en tète de file de toutes celles qui se sont acharnées à combattre notre culte des crânes. J'aimerai attirer votre attention ici sur un point qui est relativement peu connu au sujet de la religion catholique:
 
La relique des ''saints'': son utilisation peu ''chrétienne'' chez les catholiques
Chez les catholiques, au moment de construire une nouvelle église, la relique d'un ''saint'', c'est-à-dire un morceau d'un quelconque os ayant appartenu à un défunt être humain qu'on a consacré plus ou moins arbitrairement "saint", est souvent importé du Vatican, à Rome pour être incrusté dans l'autel sur lequel le prêtre va souvent effectuer la messe...Cet os est souvent celui du saint dont l'Eglise portera le nom, Le but étant d’attirer la protection de ce "Saint" sur l’église. Et avec cela je me demande comment la religion catholique a osé combattre chez nous le culte des crânes, le traitant d'idolâtrie, de barbarisme et de tous les autres méchants noms... Visiblement, ce qui est bon pour eux, ne l’est plus pour nous.
 
Il faut parfois se donner le temps d'être conséquent.
Nous n'avons pas de leçon de religion ou de spiritualité à recevoir de personne surtout pas en provenance du Proche et du Moyen-Orient.
L'enfance rime avec agitation et besoin d'affirmation de son égo. Mais comme nous sommes un vieux peuple qui en vu...
Nous nous contentons de contempler le dangereux jeu sorcier auquel se livre le fauve triomphant du moment qu'est le judéo-christianisme !

Tagoun noum 

lundi 23 décembre 2019

QU’EST-CE QUE LA PARITÉ FIXE: cas du Franc CFA

Franc CFA - Pour approfondir 
QU’EST-CE QUE LA PARITÉ FIXE ? 

Le monde des finances utilise souvent des termes compliqués pour désigner des choses simples, comme cette fameuse « parité fixe » qui donne du tournis à beaucoup. A la suite de mon article d’hier cette question est revenue plusieurs fois, alors nous allons l’expliquer ici. La parité fixe; c’est quoi ?

Imaginons trois (03) pays : A, B et C. Chacun possède une monnaie : l’euro pour le A, le dollar pour le B, et le franc CFA pour le C. Et chacun vend des bâtons de manioc. Chacun décide donc du prix qu’il donne à sa marchandise. 
 
Alors le pays A déclare : « Chez moi, 1 bâton coûte 1 euro ». Le pays B dit : « Moi aussi je mets 1 bâton à 1 dollar », et le pays C également : « 1 bâton coûte 1 franc CFA ». Si le bâton a le même prix partout, ça veut dire que les 3 monnaies ont toutes la même valeur. C’est-à-dire : « 1 euro = 1 dollar = 1 franc CFA ». Jusque là tout va bien.

Sauf qu’un jour, le pays B se dit : « Pour attirer plus de clients que mes deux voisins A et C, je vais baisser le prix de mon bâton. Désormais je vais vendre 2 bâtons à 1 dollar ». Autrement dit, pour avoir 1 bâton, A et C auront juste besoin de la moitié (0,5 euros, ou 0,5 franc CFA) de la valeur initiale. Et donc avec 1 euro ou 1 franc CFA, au lieu d’avoir 1 bâton comme avant, ils en auront 2.

La valeur du dollar a donc baissé par rapport à l’euro et au franc CFA. C’est ce qu’on appelle la « dévaluation ». On dit que le dollar s’est « déprécié ». Et comme vous pouvez le constater, la dévaluation n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Ça veut simplement dire que vos produits deviennent moins chers. Et cela va conduire à ce que les habitants de A et C , au lieu d’acheter le bâton dans leur propre pays, aillent plutôt acheter à l’étranger chez B. Ce qui va enrichir ce dernier. 

Dans le monde réel, c’est ce que font beaucoup de pays comme la Chine pour écouler leurs produits sur le marché mondial. Et tout le monde aime les produits chinois, puisqu’ils semblent à portée. 
(Car une monnaie faible ne signifie pas une économie faible. Parfois c’est même tout l’inverse !)

Mais revenons à notre exemple : pour réagir à la dévaluation de B, le pays C peut aussi vouloir baisser la valeur du franc CFA, afin d’attirer autant de clients que B ( au détriment de A ). Sauf que C a oublié qu’il est lié au pays A par la parité fixe. Cela signifie que quoiqu’il arrive, 1 euro est toujours égal à 1 franc CFA. Donc les produits de C demeurent plus chers que les produits de B. Il ne peut mener aucune concurrence. 

C’est seulement quand le pays A voit son intérêt qu’il peut décider lui aussi de baisser son euro et de se mettre au niveau du dollar de B pour retrouver sa clientèle. Et de façon automatique, C se retrouve lui aussi dévalué. Or peut-être qu’à ce moment là, C lui, n’en avait aucune envie.. En résumé, le changement de valeur en hausse ou en baisse (appelé « fluctuation ») du franc CFA ne s’effectue donc pas selon les besoins du pays qui utilise le franc CFA, mais plutôt selon ceux d’un pays étranger.

Donc quand ( dans notre vrai monde ) vous voyez autour de vous que 1 euro = 655 francs CFA, vous comprenez que c’est ce piège tordu que la France appelle « stabilité ». Comme de grands enfants, on vous laisse accepter que vous n’êtes pas prêts à gérer une monnaie africaine, et que c’est le Père Noël blanc qui doit le faire pour vous, comme à l’époque coloniale. 

Vous comprenez pourquoi le Père Emmanuel n’a pas mentionné cette réforme dans ses cadeaux offerts à son fils Ouattara ce samedi en Cote d’Ivoire. La France va donc continuer à décider à quel prix nous vendons et à quel prix elle nous achète ce qu’elle veut que nous vendions, et ce qu’elle veut nous acheter. La continuité d’une belle romance.

ARRÊT SUR REMARQUES 

Quand je parle du franc CFA, je vois de drôles de réactions. Ces 12 derniers mois, j’ai fait une remarque insolite : beaucoup de gens me disent : « Wilfried tu es très pertinent, mais dommage que tu sois du MRC. J’aurais préféré que tu sois de la société civile, sans parti politique ». Sauf que ce sont les mêmes gens qui me disent : « Si les MRCistes te soutiennent autant, c’est parce que tu es de leur côté. Le jour où tu diras autre chose, ils te jetteront à la poubelle ».

Le problème c’est que ces gens font exactement ce qu’ils critiquent chez d’autres. En gros, je suis pertinent, mais comme j’ai fait un choix politique auquel eux, sont opposés, ma pertinence n’a soudain plus de valeur. Donc si je te dis : « Ne marche pas pieds nus sur le feu », tu vas t’en foutre parce que comme je suis du MRC, ma mise en garde perd tout à coup son sens. C’est aussi une forme de délire.

Ce que ces braves gens essayent de me dire en fait, c’est : « J’aurais aimé que tu sois du même parti politique que moi. Comme ce n’est pas le cas, je préfère encore te voir dans aucun camp plutôt que dans le camp des adversaires. »

Vous et moi savons que j’ai raison, n’est-ce pas ?

PAS PLUS LOIN QUE LE NEZ 

Pourtant, le mois dernier, j’ai sorti mon livre « Tu dois t’impliquer », qui contient de A à Z ma vision de ce qu’est l’engagement citoyen, et de ce que j’entends par « faire de la politique ». Le meilleur moyen de savoir si j’ai changé ou pas, c’est de vous le procurer. C’est bien plus mature et plus sage que de spéculer comme des enfants sur des discussions de bar à mon sujet, alors que j’ai mis la réponse à vos questions sur 221 pages en noir et blanc. 

Là encore vous devriez être d’accord avec moi. 

Il suffit de m’écrire dans la messagerie pour obtenir le livre ( en dédicacé ), ou de le commander vous-mêmes sur Amazon via ce lien :  http://bit.do/TuDoisTimpliquer. Vous serez éclairés sur bien des points. Car ce n’est pas le Kongossa et les rumeurs qui vont construire notre continent; mais de vrais débats scientifiques au contenu objectif.

Laissez donc la morve aux morveux , sinon elle descendra jusqu’à vos lèvres.

CLAUDE WILFRIED EKANGA EKANGA 

( Les échos de l’ECO qui met K.O. l’écosystème économique )

mardi 17 décembre 2019

Mort des chefferies traditionnelles!!!A Qui la faute?

Quand je succède à mon père en 1953, l'ouest comptait moins de 100 chefferies et on ne connaissait pas les chefferies de degré, les chefferies à l'ouest où je maitrise le mieux considérées comme des micros états se respectaient les unes les autres en fonction des alliances et de leurs puissances. Comment a ton réussi l’exploit en moins de 70 ans à créer des centaines de chefferies, les classées en degré et c'est qoui le projet?

L’administration

Dans la continuité de la politique coloniale et pour des intérêts purement politique créé chaque jour des chefferies avec ses chefs militants du parti au pouvoir, l'objectif étant de détruire les chefs têtus qui ne sont pas soumis et contrôlables. Ainsi donc, un notable qui a succédé à son père dans une concession vielle de 300 ans, de par son militantisme se voit fait chef de 3eme degré par l'administration par simple calcul politique et est content de se faire appeler " majesté" oubliant qu'il creuse là sa propre tombe et tue la concession de ses ancêtres puisque a sa mort la même administration viendra procéder aux élections pour désigner le nouveau chef ce qui est une grave entorse à nos traditions.

On né chef, on ne crée pas et on s'improvise pas chef. La même administration qui a créé la chefferie et fabriquer ses "chefs" sans aucune reconnaissance ancestrale et pour ses intérêts politiques, dès qu'elle se rend compte qu'elle a fabriquée un démon qu'il ne maîtrise plus destitue son fameux " chef" et il se met à porter le deuil.

Tu pleures qui maintenant ? Ça devrait toujours finir comme ça avait commencé. Qui vous a dit qu'on joue avec les ancêtres ? Tu succédais même à qui? Qui vous a dit qu'on crée une chefferie et fabrique les chefs? En 1959, l'administration coloniale avec le concours de certains notables avaient essayé de me destituer. Tous les notables qui avaient participés à ce plan avec l'administration coloniale avaient vu leurs concessions réduit en cendres. J'avais l'onction de mes ancêtres et le soutien de mon peuple.

Le manège de nos dirigeants ne s'arrête pas là. Dans les chefferies qui ont un véritable encrage ancestral, ils font tout avec la complicité de certaines élites véreuse et malintentionnées pour détourner la succession et placer leurs valets. C'est ainsi qu'on retrouve un frère succédé a un frère, un fils aîné a son père, un enfant né hors de la peau de panthère succédé ce qui est contraire à nos traditions.

Qu'est ce Qui empêche l'administration de mettre fin à ce flou qu'elle entretient à la chefferie Bangou? C'est quoi le projet si ce n'est détruire la chefferie comme elle sait si bien le faire? Les restes du chef Kemajou étant déjà sous les terres de Bangou, l'administration avec ses politiciens du dimanche peuvent continuer à manœuvrer comme ils veulent, Kemajou a déjà récupérer son trône avec le concours de ses ancêtres. Mais ayez au moins pitié de ce peuple qui souffre et qui ne peut plus pleurer ses morts en paix. L'histoire ne vous pardonnera pas.

- Et nous même les chefs alors!!

Nous avons contribués à tuer la chefferie. Nous avons abandonnés nos trônes pour nous asseoir au sol. Tout est désacralisé, nous avons abandonnés nos rôles de prêtres de la religion traditionnelle qui doit prôner la paix, l'harmonie dans au sein du peuple, nous sommes devenu partisans, on retrouve les chefs dans les meetings des partis politiques ce qui divise le peuple, les urnes se retrouvent dans les forêts sacrés, les chefs sont devenus otages de certaines élites abandonnant ainsi le peuple et les ancêtres nous ont tournés le dos

Si nous pensons encore sauver nos chefferies,

Que le politique et ses élites sortent des chefferies avec leurs ministres, DG qui ces dernières années sont devenues tous * Majesté" je ne sais bien comment,

- Que les chefs regagnent leurs palais et leurs trônes et redeviennent chef des fous, des démunis, des pauvres, des orphelins, des veuves et qu'ils servent ce peuple sans discrimination et la récompense sera plus que les miettes que le pouvoir les donne à la fin du mois pour les aliéner

Et si vous ne le faites pas, asseyez-vous et vous attendez car la colère de nos ancêtres sera sans pitié pour tous ceux qui ont contribués à tuer la chefferie

Bon dimanche à vous et que les dieux de nos ancêtres veillent sur vous tous.

On se retrouve au palais de la chefferie BAMENDJOU en début du mois de février 2020 pour la deuxième édition du pèlerinage culturel organisé par le secrétariat du fm FO'O. Les portes vous seront ouvertes comme la dernière fois.

Fo’o Sokoudjou depuis son palais à Bamendjou

mardi 10 décembre 2019

Les danses traditionnelles BAMILEKE

Les différentes danses traditionnelles sont : Mèbang, Kèna, Dadje, Dimassalé, Pomèdjong, Samalé, Lèssa, Lali, Mètchè, Kouogbag, Kang, Houo, Ngueunguieu, Mèssouo, Mwouop, Kouogdjang.
1-Mèbang ou Mèssouo

Toutes les femmes peuvent danser le Mèbang, mais seule une reine peut en créer. On le danse avec le Kaba, grande robe camerounaise, cousu avec du tissu moderne fabriqué à l’image du Mvè Ndouop. Tout le monde ne peut pas porter le vrai Mvè Ndouop. Sur le Kaba on porte en plus une Jaquette rouge sur lequel on a cousu (Nkée) des espèces de petites boules en aluminium, Ndjog Ndjeung, qui en bougeant donne un certain rythme qui agrémente et accompagne les sonorités de l’unique musicien qui s’y attelle des heures durant.

2- Lali

C’est une danse guerrière, elle permet de galvaniser les troupes. On le danse avec à la cheville un instrument de musique qui y est attaché et qui est appelé Ndji. Le Lali se danse par clan d’âges. La tenue des danseurs est composée d’un boubou sur lequel sont cousus des morceaux de peau de mouton. Les instruments de musiques, composé d’un tam-tam appelé Ndueug, de deux tambours, un gros appelé Nteum Ndim et un petit appelé Nteum keucg.

3- Mètchè
C’est la danse des retraités. On ne le danse qu’après un certain âge. Comme le Lali il se danse par clan d’âge, et après avoir passé l’âge de danser le Lali. Il se danse torse nu avec le Mvè Ndouop attaché en billard en formant un cercle. Les musiciens sont au centre et jouent avec un seul tam-tam appelé Ndueug. C’est une danse uniquement masculine.

4- Kèna et Dadjeu

Cette danse est probablement originaire du département du Noun dans la province de l’Ouest Cameroun. La tenue de danse est un sayon ou gandoura blanc, une serviette au tour du coud et une épée traditionnelle portée en bandoulière. Les danseurs forment un cercle avec au centre les musiciens. Ils ont pour instrument de musique : deux tambours, un grand et un petit, le balafon ou xylophone pour ce qui est du Dadjeu, un quatrième instrument est tout simplement la table sur laquelle est posé le xylophone. Certains danseurs ont un instrument de musique fabriqué à partir de la tige de bambou de raphia. D’autres personnes sont autour des musiciens et secouent un autre instrument appelé Tchouag.
5-Kang
C’est une danse initiatique masculine. Chez les Bamiléké, c’est la danse qui permet la transition de l’adolescence à l’âge adulte. N’est homme que celui qui a subit les rites initiatiques du Kang. On le danse torse nu, recouvert partiellement de poudre de kaolin, le Mvè Ndouop attaché comme en billard, un bonnet sur la tête et deux battons en bambou de palmier de raphia en main aidant à esquisser des pas de danses. On peut aussi tenir des cornes de bœufs ou de veaux ou de boucs. Le kang se danse en année impaire uniquement, soit tous les deux ans. La musique provient d’une case sécrète à proximité de la place de cérémonie appelée Nkiagne, construite à base de nattes tissées avec la moelle du bambou de palmier de raphia cette natte est appelée Nkia. Les musiciens sont tous des princes faisant partie de la société sécrète Ngnie. Les instruments de musiques utilisés sont appelés Nzègouong.

6- Ngueug guieu
N’importe qui peut créer et danser le Ngueug Guieu. La tenue est constituer d’une espèce de cagoule cousue avec un chapeau qui arrive au de la cuisse ou avant, avec une fente au niveau de la figure pour permettre la vue. Son unique instrument de musique c’est le tambour.

De nos jours, le Ngueug Guieu se meurt à Bapa. Il en existe tout de même à Loug ( Tsèla) chez le notable Nwabé nteug.

7- Mhouo

Cette danse traditionnelle s’assimile beaucoup plus à une confrérie, celle des femmes étrangères qui se sont mariées hors de leur village, les Sagchès. Leur tenue est constituée d’un ensemble de vieux habits salles et déchiquetés. Les membres ont la figure noircie au charbon, des chaussures déchirées ou percées. Elles tiennent de long bottons de bambous de palmier de raphia. Elles n’ont pas d’instruments de musique. Lors des deuils ou elles sont concernées, elles dansent toutes sortes de musiques jouer à l’occasion en faisant de grandes grimasses.

8- Mwouop, mweup
Elle est exclusivement réservée à l’armée royale appelée Mèdjong Kètoug fé en plus d’être l’armée royale, les Mèdjong sont aussi les musiciens pour tout deuil d’un des leurs ou des deuils organisés par la chefferie. Après avoir jouer les musiques de lamentation qui permet à la population de faire leurs tours de deuils, s’ils sont sollicités, ils vont s’habiller, jouent et dansent comme pour le Kang. Comme instruments de musiques, ils utilisent un xylophone, balafon, et le petit tambour.

9- Kougang

En plus d’être une danse traditionnelle c’est une confrérie mystique réservée à certaine famille seulement. Elle se danse de père en fils. Les grandes familles de Kougang à Bapa sont : Mèkuilong, Dzemètchog, Mèkuifang, Mèkuitchouotim, Mèkuiteug, Mèkuigouo, Tétiékoué, Tachèlong. Toutes ses familles ont des confréries de Kougang dans leur concession. D’autres notables tel que Mèkuikontchouo pé qui peut pourtant créer lui aussi sa confrérie ne là pas faite mais il est dans celle de Mèkuilong. Pour créer le Kougang dans sa concession, il faut au préalable avoir une très grande famille qui puisse être des membres, en plus il faut être un notable ayant atteint le grade de Mèkui. A l’origine, les Mèkui étaient des guérisseurs et étaient même les seuls traitants du village. Se sont eux qui faisaient accoucher les femmes, et réalisaient tous autres soins.

Le Kougang ne connaît pas le Djidjeug qui est en principe le jour de repos chez les Bamiléké, le jour où aucune musique ne doit ni ne peut être joué. Le Kougang peut transgresser cette loi sans aucune crainte.

Le Kougang se joue et se danse à l’occasion des funérailles des autres membres, à la seule condition de les inviter et de prévoir ce qu’il faut. Le Kougang peut se danser n’importe où dans le pays sur demande d’un membre et après examen de la confrérie concerné.

Leur tenue est appelée Kwoueu kougang. Cette tenue est composée d’une longue robe noire, le masque sur la tête couvrant toute la figure et la nuque se masque est prolongé par des cordes tissées à base de fibres de cheveux humains ou de mèches qui s’allongent sur tout le corps. Sur le masque crânien il y a des cornes. Le nombre de cornes exprime le degré de puissance. Lors de la danse, nul n’a le droit de les regarder dans les yeux de peur de tomber aveugle. Leurs instruments de musiques sont constitués de deux tambours, un grand et un petit ; un tam-tam ; et le Tchouag.

On raconte que le Kougang est capable de planter un bananier, de le faire grandir, et de faire mûrir son régime, puis le faire consommer en l’espace de quelques minutes. Nul ne doit savoir qui est dans le Kougang s’il ne l’est lui-même, certains membres toutes fois d’un grade élevé ou chef d’une confrérie de Kougang peuvent danser sans masque. Lors des funérailles d’un grand notable à Bapa, un danseur de Kougang appelé Takoug a enlevé son masque, les autres membres l’on attachés sur place de manière mystique, sans corde et sans le toucher. Pendant des heures il est resté sur place sans pouvoir bouger sur la pluie comme sur le soleil. Après l’avoir ainsi puni les autres membres se sont décidés à le libérer.

10- Kouogbag

C’est une danse ouverte à tous : femmes, enfants, adultes. Cette danse ne se pratique que pendant les années impaires, en période de Kang. Il peut aussi se jouer à l’occasion des funérailles d’un membre de la société sécrète Ngnie. Tous les musiciens du Kouogbag sont des membres de la société sécrète Ngnie. On le joue en prélude à tout événement dont la société sécrète Ngnie assure la musique. Les instruments de musiques utilisés sont appelés Nzègouong. Il n’existe pas une tenue particulière pour danser le Kouogbag, avec sa tenue du jour, il suffit d’avoir à la main l’arbre de paix appelé Nguakeung et de se mêler à la foule pour danser.

11-Pomèdjong ; Samalé ; Lèssa ,

Pratiqué par les hommes de tous âges, de tout horizon, de toute classe sociale, de tous titres traditionnels. Ces danses traditionnelles ontdansebapa5 pour rôles l’animation de la population. Se sont des danses traditionnelles qui mettent joua partout même aux obsèques et funérailles. Elles font un peu oublier la tristesse. Leurs fonctionnements sont semblables à celle des associations, des clubs de danses, où l’on peut apprendre à jouer et à danser tout en faisant aussi de petites ou de grandes cotisations. Les tenues de danses sont choisies indifféremment par les différents groupes. C’est ainsi qu’on retrouve des associations de danses traditionnelles un peu partout dans le pays et même à l’étranger. Je pense par exemple à l’association de danse traditionnelle Pomèdjong d’Allemagne en création par Bertrand Simeu Fezeu.

- Les instruments de Pomèdjong sont : Un balafon, deux tambours, un grand et un petit. Les danseurs portent tous à la cheville le Ndji.

- Les instruments du Samalé sont : deux tambours, un grand et un petit, le Tchouacg

- Comme instrument, le Lèssa utilise : le petit tambour ; Medocg Nteum, le grand tambour ; le Nkacg ou Nteum Ndim.

12-Dimassalé; Kouogdjang.
Dansé presque exclusivement par les femmes, mais souvent accompagné par les hommes à la danse et à la musique. La tenue c’est le Kaba cousue au goût des différentes associations qui la danse. Les instruments de musiques sont le balafon, deux tambours, à la cheville, les femmes portent le Tchouacg pour le dimassalé et le Dji pour le Kouogdjang. Ces deux derniers instruments donnent un certain rythme en fonction des pas de danses. L’on peut aussi citer le sifflet détenu par des leaders.

By Andre Pascal NOUKIMI

jeudi 5 décembre 2019

Ébauche d'explication pourquoi organiser les funérailles plutard après la mort


 Plusieurs raisons peuvent expliquer cela. Il y a d'abord que les funérailles sont célébrations de la vie. C'est aux enfants et aux petits enfants d'organiser les funérailles de leurs parents et grands parents.  Parfois à la mort des parents et grands parents, les enfants ne sont pas encore assez matures pour le faire. Ils doivent donc attendre d'être plus grands et d'avoir plus de moyens. C'est la dernière grande chose qu'on offre à ses parents. Des funérailles.  Il y a aussi que la route qui mène au panthéon des Ancêtres est longue. On ne peut pas y aller le lendemain de sa mort. Il faut laisser le temps. Parfois il y a aussi des problèmes de succession ou d'autres affaires qui séparent la famille et retardent les funérailles. Quand la situation devient compliquée, on peut faire des funérailles partielles, c'est à dire que certains enfants ou familles programment leurs funérailles d'un proche en 2025 et laissent leurs organiser les leurs en 2020 par exemple.

Ouverture des funérailles en pays Bamileke

LE RITE DU ' METSAH ' CHEZ LES BAMILEKE.

Le Metsah' est le rite qui ouvre les funérailles d'une femme chez les Bamiléké. Précisons: les funérailles sont une fête, pas un deuil - puisque les funérailles élèvent le défunt au rang d'Ancêtre. 

Le Metsah' est le rite d'ouverture des funérailles pour toute femme Bamiléké qui a été mariée. Ce rite commence souvent au coucher du soleil, vers 19 heures, un jour avant les autres cérémonies.  Les amies de la défunte, les femmes du quartier, celles qui avaient connu la défunte et qui avaient à peu près son âge, vont planter dans la cour, des bananiers comme sur ces images prises à Baleveng ce weekend, et pendant la soirée, elles vont danser et chanter autour, en évoquant la place des femmes dans la société bamiléké, en évoquant les actes posés par leurs braves maris.

Il arrive souvent qu'au moment des funérailles, toutes les personnes qui étaient du clan d'âge de la défunte soient décédées; puisque les funérailles se font parfois 20 ans, 30 ans après la mort d'une personne. Dans ce cas, les successeures des femmes qui ont connu la défunte et qui étaient ses amies sont invitées à faire le rite. 

Pendant le rite, les enfants de la défunte sont invités à entrer dans le cercle des femmes, près du bananier, avec une houe, et à imiter les gestes de leur maman en train de cultiver la terre. 

Les chansons du Metsah' sont connues. Elles ont un ordre. Il y a des chansons pour commencer, et il y a " le chant de l'igname " par exemple, pour clôturer le rite. Les chansons du Metsah' se transmettent d'une génération à une autre. Elles évoquent le prestige d'être une femme Bamiléké; elles ne considèrent pas le travail de la terre comme une punition ou une marginalisation, puisque la femme a toujours été au centre de l'industrie et  des transformations chez les Bamiléké.

Ces chansons évoquent aussi les sujets comme l'amour, l'amitié, le sexe, l'adultère etc... qu'elles célèbrent comme des actes de bravoure.  Il n'y a pas d'instruments tels que les tamtams pour danser le Metsah'. C'est l'un des rares rites de la cour familiale qui n'utilise pas d'instruments particuliers.  Toute l'animation est faite avec les voix des femmes. Tout le long du rite, les femmes citent la défunte, évoquent des choses qu'elles faisait, des endroits qu'elle aimait visiter, les gens qu'elle fréquentait... 

Le bananier planté dans la cour sera là pendant toute la durée des funérailles et les gens danseront autour le lendemain. Lorsque les funérailles seront terminées, les femmes du Metsa'h reviendront enlever le bananier. 

L'enlèvement des bananiers dans la cour d'un Bamiléké marque la FIN de toute chose pour la personne décédée. Le bananier est sa dernière présence physique au milieu des vivants. Lorsqu'on enlève le bananier, c'est pour dire que tout est fini. Que la personne a finalement traversé le voile. L'enlèvement du bananier est souvent un moment triste, surtout que le bananier est jeté la plupart du temps au bord de la route. L'enlèvement de ce bananier qui a assisté à toutes les danses des funérailles marque la fin des funérailles de cette personne. 

Après les funérailles, la personne qu'on vient de 'pleurer' (oui, même si c'est une fête, les Bamiléké utilisent le terme 'Pleurer' pour désigner l'organisation des funérailles), cette personne devient un Ancêtre. Et les gens peuvent désormais adresser leurs prières à SI, Dieu, à travers cet Ancêtre. C'est un peu ce que les chrétiens appellent les saints. 

Les chants du Metsah' sont festifs, guerriers, parfois tristes, mais toujours avec beaucoup d'humour. Après le rite, bien sûr, il y a le mangement - le Metsah' étant célébration de la Terre.

© Raoul Djimeli

dimanche 24 novembre 2019

la dance folklorique kana

La célébration du 42ème  anniversaire de la création de l’Etat unitaire a connu divers formats selon les localités sur toute l’étendu du territoire. A Obala, une ville située à 40 kilomètres de Yaoundé (Centre-Cameroun), l’ambiance a été toute fois particulière. En plus des forces de défenses, élèves, partis politiques et société civile, l’on a noté la forte présence des groupes de danse traditionnelle. Zoom sur la danse Kana qui a arraché une salve d’applaudissements du grand public  présent à la place de fête de l’arrondissement.

Ils étaient une quinzaine, les ressortissants de l’ouest, plus précisément des haut plateaux de Bamboutos, qui sont venus fêter l’unité nationale avec le reste des camerounais. Leurs boubous aux couleurs traditionnelles Mbouda  (bleu-nuit et rouge) renseignaient déjà sur l’origine Bamiléké de ces derniers. Ici en plein cœur du peuple Eton, ces jeunes gens commerçants et étudiants ont fait l’objet d’une grande curiosité.

danse traditionnelle camerounaise
lesmiserables.mondoblog.org

En effet avant leur passage devant le sous-préfet, ils ont occupé un petit coin pour une courte séance de mise en condition. En plus de leurs tenues exceptionnelles, ils avaient avec eux : deux tambours immenses pour communiquer avec les ancêtres, deux calebasses sonores, deux clochettes, plusieurs épées, une flute (qui doit consommer du vin afin de pouvoir émettre un son), les tiges de « l’arbre de la paix » et le grand masque pour habiller le Njunju (personnage principal).  Le groupe est structuré de la manière suivante : les batteurs, les chanteurs et les danseurs sous la supervision d’un patriarche.

La danse Kana à en croire les propos du patriarche, est toute une symbolique et une histoire. Elle est inspirée de la tradition des chasseurs qui, après avoir attrapé un gibier, grimpaient sur un arbre et à l’aide de la flûte chantaient pour annoncer à la contrée que la chasse a été fructueuse. Une autre façon d’inviter tout le village au partage, une solidarité qui se déroulait dans une ambiance festive d’où la création de la danse de Kana, la danse du chasseur. Originellement, elle s’exécute la nuit autour d’un feu géant à l’occasion des manifestations heureuses ou malheureuses et souvent durant 7 jours.

Toujours dans la mythologie de la danse Kana, au cours de la réjouissance, le Njunju s’y invitait. Il s’agit d’une espèce de totem, dieu de la forêt qui vient revendiquer la paternité de l’exploit du chasseur car, sans sa bénédiction aucune chasse ne peut prospérer. Il revient aux organisateurs du festin de l’aménager honorablement au risque de provoquer sa colère.

Lors de la danse Kana, un des membres du groupe est choisi dans un très grand secret afin d’incarner le Njunju. On le vêt d’une longue robe et porte un masque, il est armé de deux flèches symbolisant la férocité du personnage, devant lui un lieutenant qui déblaye la voie pour laisser un passage libre au Njunju parce que dans son élan autoritaire et brutale il faut éviter de se frotter à lui. Derrière le Njunju, deux notables brandissent un « arbre de paix » pour implorer la tolérance de ce dernier en lui rappelant en permanence les valeurs de paix.

Masque Mbouda, ouest Cameroun
lesmiserables.mondoblog.org

Le masque que porte le personnage du Njunju est sculpté par un initié, le style et la forme dépendent du groupe de danse Kana. Cette année pour le 42ème anniversaire de la création de l’Etat unitaire à l’arrondissement d’Obala, les danseurs ont choisi un masque de bois possédant trois faces, car l’objectif du personnage du NjuNju c’est de faire peur, en plus il doit être énigmatique et mystique. Avec ces trois faces, explique le patriarche Fouomekon, il est difficile de le contourner ou de le maitriser, il regarde partout à la fois. Celui qui le guide est toujours muni d’un coq vivant représentant le gibier du chasseur. Durant la danse, les plumes sont jetées sur le Njunju, juste pour le rassurer que sa cote part du gibier est bel bien là à coté. A la fin de la danse le coq est dépouillé et découpé à main nue,  lors de la dégustation chacun retire son morceau en fonction de son grade dans le groupe.

Par ailleurs le personnage du Njunju est choisi parmi les personnes physiquement aptes, endurantes qui peuvent résister à la charge du masque pendant des heures et également contenir la chaleur intense que génère son accoutrement. C’est le njunju qui donne le pas de danse, les joueurs des instruments sont sélectionnés sur la base de leurs degrés d’initiation car selon le patriarche de circonstance « Le Kana reste une danse mystique, n’importe qui ne doit s’hasarder pour y prendre part ».  Plus loin il déclare : « il y a des choses que je ne dois pas dire, je suis tenu pas le secret d’initiation mais comprenez que quand on est au village, moi que vous voyer-ci j’entre dans le feu de bois sans me bruler ».

En outre avant d’engager la danse, l’approbation des ancêtres est préalablement requise à travers un rite, de même à la fin, il faut leur dire merci car le Kana se danse en symbiose avec ces derniers. Se sont eux qui protègent les danseurs et leurs communiquent le rythme. Il peut arriver qu’un danger soit signalé pendant la danse, les acteurs informés par les ancêtres écartent les moins initiés et changent de rythme pour y faire face.

La danse Kana est donc une valeur culturelle, symbole de l’unité, du partage et de solidarité d’où la motivation des danseurs de participer à leur manière à la célébration de l’état unitaire qui doit davantage consolider l’intégration nationale.

Selon le promoteur Mafouo Fodo « la mise sur pied d’un groupe de danse Kana en plein cœur du peuple Eton, loin de notre village natal (Mbouda) répond déjà à une exigence d’unité nationale. Avec nos moyens rudimentaires nous avons acheté le matériel nécessaire et mobilisé les gens pour que la culture de l’ouest soit plus représentée ici à Obala. Nous célébrons aujourd’hui la fête de l’unité nationale, les camerounais dans leurs diversités culturelles doivent exprimer en permanence leur vivre ensemble. Nous devrons être unis dans notre diversité, celle-ci ne doit pas être un frein à l’intégration mais une manne, une richesse que le bon Dieu nous a offert pour arracher ce titre d’Afrique à miniature(…). Je déplore juste que les autorités locales ne nous soutiennent pas assez et pourtant ils nous sollicitent régulièrement pour animer leurs événements ».

En sommes la prestation des danseurs du Kana lors de la fête nationale  a montré une fois de plus qu’en Afrique toutes les manifestations ou initiatives quelque soit leurs natures ne peuvent se dérouler sans un minimum de dosage culturel, traditionnel et mystique.

jeudi 21 novembre 2019

exercice de groupe

*EXERCICE DE GROUPE*
(Documents autorisés)

1 =Comment appelle-t-on celui/celle qui fête son anniversaire? 4pts

2 =Quel est l'animal dont on mange d'abord les os avant la chair? 4pts

3 =Comment appelle-t-on celui qui ne bégaie pas? 4pts

4 =Comment appelle-t-on les animaux qui n'ont pas de dents? 4pts

5 =Comment appelle-t-on celui ou celle qui a perdu son enfant?
 4pts

*NB: si ça te dépasse, transfert le à quelqu'un d'autre...Ça m'a dépassé*😂😂😂

lundi 11 novembre 2019

JE NE SUIS PLUS UNE VIERGE

La famille était à la table. La petite fille de 10 ans ne mangeait pas et avait le nez dans son assiette….

Au bout de quelques instants, elle a dit: «Je
quelque chose à vous dire les gens "

Silence autour de la table

"Je ne suis plus vierge" et elle commence à pleurer. *

cette fois, le silence était plus long et assourdissant, laissant tout le monde accablé.

Et puis, le père a retrouvé sa voix. En colère, il cria à sa femme: «C’est ta faute! Toujours habillé et maquillé comme une prostituée! *

Pensez-vous que vous donnez le bon exemple à votre fille? tu vois maintenant? C’est comme ça que les problèmes arrivent »

La femme, à son tour, a crié à son mari:
"Et vous? Donnez-vous un bon exemple? Perdre son salaire sur des salopes qui parfois même vous accompagnent à votre porte! Etes-vous un bon exemple pour votre fille de 10 ans?

Le père a continué
Et sa sœur aînée, ce vaurien, avec son homme rasta de petit ami, qui est toujours avec elle dans tous les hôtels. Pensez-vous qu'elle donne le bon exemple à sa sœur cadette?

Et les récriminations ont continué encore et encore…

* La grand-mère qui a écouté patiemment, touche l'épaule de la petite petite fille pour la consoler Et lui demande: *

"Eh bien, ma petite fille, comment cela s'est-il passé?"

Et la petite fille répond en étouffant ses sanglots:

"c’est le prêtre"

La grand-mère a demandé:

"Que voulez-vous dire par" c'est le prêtre? "

La petite fille a déclaré: «Le prêtre a choisi une autre fille pour être la Vierge Marie dans la pièce de Noël.

Je ne joue plus le rôle de la Vierge Marie. "

 * Hmmm le prix de l'impatience !!!! *

Même le lecteur était très pressé de conclure et a blâmé le prêtre avant la fin de l'histoire.

* Le moral de l'histoire est qu'il est naturel d'être choqué au début. Mais apprenez à écouter toute l'histoire avant de réagir. *

Ce n'est qu'alors que vous pourrez résoudre les problèmes soulevés par l'histoire.

* N'oubliez pas les mauvaises actions ne peuvent pas être annulées, même avec les excuses les plus sincères! ..... *


Morale: TOUJOURS ÉCOUTER AVANT DE RÉAGIR.

UN BON ÉCOUTEUR EST CE DONT NOUS AVONS BESOIN. SOYONS UNIS.

dimanche 27 octobre 2019

HOW DO YOU LEAD??



A young man saw his primary school teacher at a wedding ceremony.
He went to greet him with all respect and admiration!! 

He said to him:
"Can you still recognize me Sir?'

'I don't think so!!', said the Teacher, 'could you please remind me how we met?'

The student recounted:
 "I was your Student in the 3rd Grade, I stole a Wrist watch belonging to my then classmate because it was unique and fascinating.
       
My Classmate came to you crying that his Wrist Watch had been stolen and you ordered all Students in the class to stand on a straight line, facing the wall with our hands up and our eyes closed so you could check our pockets. At this point, I became jittery and terrified of the outcome of the search. The shame I will face after other Students discovered that I stole the Watch, the opinions my Teachers will form about me, the thought of being named a ' thief' till I leave the School and my Parents' reaction when they get to know about my action. All these thoughts flowing across my heart, when suddenly it was my turn to be checked. I felt your hand slipped into my pocket and you brought out the Watch. I was gripped with fear,  expecting the worse to be announced. I was surprised I didn't hear anything, but Sir, you continued searching other Students' pockets till you got to the last person.

When the search was over, you asked us to open our eyes and sit on our Chairs. I was afraid to sit because I was thinking you will call me out soon after everyone was seated.

But to my amazement, you showed the watch to the class, gave it to the owner and you never mentioned the name of the one who stole the watch.
You didn't say a word to me, and you never mentioned the story to anyone. 

Throughout my stay in the school, no Teacher or Student knew what happened. This incident naturally taught me a great lesson and I resolved in my heart never to get myself involved in taking whatever is not mine.     
I thought to myself, you saved my dignity."

"Do you remember the story now Sir? You can't simply forget this story Sir!!"

The teacher replied, ' I vividly remember the story that I found the Watch in a pocket but i did not know in whose pocket the stolen Watch was found that day because I searched your pockets while I also had my eyes  closed."

In life, we need wisdom for everything we do. As Parents, Teachers, Leaders etc... We should be able to close our eyes to some things. Not all misbehaviour require punishment. Some will need encouragement, some mentoring and some monitoring. Be a Leader who impacts not one who shatters.

Have a fun week-start tomorrow.

jeudi 24 octobre 2019

AVEC TOTO, IL FAUT ÊTRE TRÈS PRUDENT!!



Ce matin en classe, Toto n'était pas comme d'habitude!

Le Prof lui demande:
             " Toto pourquoi tu es si triste aujourd'hui? "

Toto répond: 
        " parce que papa est au commissariat et maman à l'hôpital."

Le Prof lui dit:
          " Veux-tu tu rentrer à la maison? "

Toto répond: 
           " Oui monsieur !! "
Le prof le libère et quand Toto est parti.... 

Le Prof demande au reste des élèves: 
           " Que s'est-il passé afin que le père de Toto se trouve à la
              police et sa mère l'hôpital? "

Les élèves: 
            " Parce que son père est policier et sa mère infirmière."

Le Prof crie:
              Tchiééé merde Rappelez-le!

-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*--*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
Bien-aimé(e) ne ris pas! ~* ✍✍

lundi 21 octobre 2019

les 8 jours de la semaine yamba

1.FA'AH:on chercrche,on travaille
2.NJELAH:jour de réjouissance,on mange. C'est le jour du grand marché de Meya
3.NGAN:refus de travailler,jour de repos.Il est même interdit de travailler la terre...
4.MBOUOWA:on se réunit,et on va au marché de NGWA(Nwe vers FOTEM). Auparavent,c'était aussi le jour du petit marché de la chefferie;
5.MBOUOLO:on se réunit,et on va au marché de BALOUM. C'est aussi un jour interdit de travailler la terre. Le chef ne doit pas sortir de la chefferie. Il se repose. Il participe aux réunions spéciales du jour,notamment la réunion de la case interdite ou NGUIAZE ont au lieu les cérémonies magico-religieuses;
6.META: on se réunit pour faire des plans et prendre des décisions. D'où le verbe "NTA"=deviner. Il y a aussi une idée du respect du chef. On s'addresse à lui en disant:ZA-META. C'est aussi le jour du petit marché de MEYA;
7.MBOUOKEU:jour de réunion des responsables,en petite assemblée;
8:MBOUOTCHOU: on se réunit et on descend à la chefferie. C'est le jour où le chef est visible et reçoit le public. C'est aussi le jour du grand marché de la chefferie. Beaucoup d'évènements ont lieu de préférence ce jour-là:le tribunal,les danses,les funérailles de la chefferie

samedi 19 octobre 2019

la nourriture aux funérailles

*Si vous êtes dans des funérailles et vous voyez des femmes qui viennent chercher leurs maris un à un, suivez-les. Je repete suivez les. C’est là ou ils vont que se trouve la nourriture et les boissons.*
*ne me remerciez pas,c'est sa l'amitié*🚶🏼🚶🏼

vendredi 18 octobre 2019

Voir ta photo sur le profil de ta go

*Voir ta photo sur le profil de ta go ne signifie pas qu'elle t'aime. Même les cafards ont leurs photos sur l'insecticide pourtant c'est l'insecticide qui les tue* 🙈🙉🙊

Football et sexe

*😂 FOOTBALL & SEXE😂*
*1- Aller chez son mec sans son accord = hors jeu.*
*2- Une go pleine d'énergie* *= Capitaine*
*3- Faire un max de temps sans jouir = l'homme du match !*
*4- Faire l'amour avec son* *ex=match amical*
*5- Préservatif percé = penalty*
*6- Meuf enceinte = ballon d'or*
*7- Recommencer après 2* *coups = prolongation*
*8- 1ère nuit avec la go = classico*
*9-  Aller sans préservatif = but !!!*
*10- rater le trou =  touche*
*11- caresser la go longtemps = possession de balle*
    *Svp envoyez à tous les footballeurs et* *footballeuses que vs connaissez. Moi je ne joue plus au foot, je suis consultant 🤗*

Le soulard

*❄ Un soulard tombe du haut d'un étage et les gens viennent lui demander ce qui s'est passé ? Il répond :*
*- moi aussi je viens d'arriver, je ne sais pas encore*
🚶🏻‍♀🤣🤣🤣

la différence entre "tué et tuer"

*"Personne ne roule plus vite qu'un homme qui va déposer une femme qui a refuser de coucher avec lui"*

*La go était tellement effrayée sur trajet du retour, arrivé chez elle la go dit au gar:"donc c'est parceke tu ne m'as pas tué que tu voulais me tuer???*🙆‍♂
😂😂😂

*Expliquez moi un peu la différence entre "tué et tuer"*🤔

Les hommes sont pareils

*Lorsqu'une femme vous dit que tous les hommes sont pareils repondez-lui tout simplement fallait pas tous les essayer.*
🚶🏿🚶🏿🚶🏿🚶🏿🚶🏿

Vomissements femme enceinte

*La nourriture est devenue trop chère ces derniers temps, même les femmes enceintes ne vomissent plus comme avant.*😂😅😂😅😂😅

La titulaire

*Ma sœur,si ton gars n'arrange plus la chambre lorsque tu arrives chez lui sache, que tu es déjà titulaire.*

Ne me remercie pas. C'est juste une information.
😎😎😎😎

Belle fille partout

*Y'a des filles ici qu'on appelle"ma belle-fille" dans trois familles différentes et ce sont elles qui disent que les hommes sont mauvais, je vais citer vos noms ici..🤔VANESSA,CHRISTELLE, BRENDA,ORNELLA, RAÏSSA,LINDA😝ect..👌*

dimanche 15 septembre 2019

Ta photo sur le profil de ta petite

*Voir ta photo sur le profil de ta go ne signifie pas qu'elle t'aime. Même les cafards ont leurs photos sur l'insecticide pourtant c'est l'insecticide qui les tue* 🙈🙉🙊

Différence entre explorateurs et clandestins

_Dans les livres du primaire, quand les blancs arrivaient avec les bateaux on les appelaient *explorateurs*. Mais aujourd'hui, quand on arrive chez eux par bateaux on nous appelle *clandestins*. Les chouagnes comme ça là_

Tuer le cafard

*C'est seulement ici en Afrique qu'on parle avec le cafard avant de le tuer. "Tu vas où?" et puis tu entends seulement pahh.*😂😂😂😂😂😂😂

samedi 14 septembre 2019

LES SIX FACETTES DU PROBLÈME ANGLOPHONE

Par *DAVID ABOUEM A TCHOYI,  ancien gouverneur du Nord-Ouest et du Sud-Ouest*

Six facettes me viennent à l’esprit:
1- La critique de l’Etat centralisé.
2- Le transfert des centres de décision de Yaoundé, loin des populations et de leurs problèmes.
3- Le non-respect des engagements relatifs à la prise en compte, de manière équitable, des cultures et traditions institutionnelles, juridiques, administratives…héritées des anciennes puissances administrantes.
4- Le non-respect des promesses solennelles faites pendant la campagne référendaire.
5- Le changement du nom de l’Etat : remplacement de « la République Unie du Cameroun » par « la République du Cameroun ».
6- Le non-respect du bilinguisme dans le secteur public, bien que la Constitution fasse du français et de l’anglais deux langues officielles d’égale valeur.
Je vais passer en revue, de manière cursive, ces différentes facettes.

1) *Critique de l’Etat centralisé*

Pour avoir été dépouillées des importantes compétences qu’exerçait, en toute autonomie, l’Etat du Cameroun occidental, nombre de compatriotes de cette partie du territoire ont développé un profond sentiment de nostalgie, de malaise, de frustration et d’inconfort. Ce sentiment s’est accentué au fil des années qui ont suivi l’avènement de l’Etat Unitaire. Ce n’est point la simple nostalgie d’une époque de rêve plus ou moins révolue. C’est la comparaison entre la qualité de la gouvernance publique pratiquée depuis 1972 et celle qui fut en honneur dans l’Etat fédéré du Cameroun occidental qui conduit, systématiquement, un grand nombre d’acteurs à pourfendre la première et à regretter la deuxième, dont plusieurs souhaitent le rétablissement. Ce sentiment est réel même chez ceux qui n’ont pas connu le self-government du Cameroun occidental en tant qu’Etat fédéré.
On peut gloser à l’infini sur les conclusions de la Conférence de Foumban de juillet 1961. Il est juste de reconnaître qu’elle a accordé des pouvoirs très importants aux Etats fédérés, sur une liste de matières tout aussi importantes qu’ils étaient appelés à gérer en toute autonomie.

Les Etats fédérés disposaient de compétences larges et exclusives sur des matières importantes telles que l’Intérieur, l’Administration Pénitentiaire, la Décentralisation, le Développement rural et communautaire, l’Agriculture, l’Elevage, les pêches, les Travaux Publics, les Coopératives, l’Enseignement primaire et maternel, l’Energie et l’eau, les domaines et le Cadastre, la Gestion de ressources naturelles, les finances fédérées, etc. Chaque Etat fédéré disposait de sa fonction publique qu’elle gérait souverainement. Celle du Cameroun Occidental était gérée avec l’aide de la « Public Service Commission », sorte de Conseil supérieur de la fonction publique, chargée de veiller à l’objectivité des nominations et promotions ainsi qu’au respect des principes déontologiques dans la gestion des carrières.

La gestion de ressources naturelles par les futurs Etats fédérés était d’une sensibilité particulière en juillet 1961. Dans des entretiens séparés, J.N. Foncha, S.T. Muna et A.N. Jua m’ont affirmé qu’elle avait fait l’objet d’âpres discussions avec la délégation de la République du Cameroun à Foumban, puis en aparté avec le président Ahidjo. Ils ne voulaient pas que d’éventuels accords précédemment signés avec la France puissent s’appliquer à l’Etat fédéré du Cameroun occidental. Selon eux, c’est également dans la perspective du partage des revenus provenant de l’exploitation de certaines ressources naturelles (mines et hydrocarbures notamment) qu’ils ont exigé et obtenu que le chiffre de la population de chaque Etat fédéré soit clairement mentionné dans le texte de la Constitution fédérale du 1er Septembre 1961.

Le Cameroun a été considéré comme une curiosité sur le plan constitutionnel, avec un régime présidentiel fort et sans contrepoids au niveau fédéral, mais un régime parlementaire classique au niveau des Etats fédérés.

Au Cameroun oriental, le parlementarisme classique n’a pas pu fonctionner malgré les dispositions de la Constitution de cet Etat, à cause de l’unification des partis politiques et du fait que le président Ahidjo a continué d’ exercer une influence quotidienne sur la gestion des affaires publiques dans cette partie du territoire qu’il dirigeait déjà comme président de la République avant la Réunification. On se rappelle la lettre de démission d’un ancien Premier Ministre du Cameroun Oriental, Vincent de Paul Ahanda, dans laquelle il laissait entendre que le président Ahidjo ne le laissait pas assumer ses responsabilités.

Mais au Cameroun Occidental, la démocratie parlementaire s’exerçait pleinement, dans le respect de la Constitution de cet Etat. Les élections étaient organisées par une commission électorale indépendante créée par une loi fédérale de novembre 1961, la toute première dans un pays ayant le français en partage. Par sa composition, le mode de désignation de ses membres et ses règles de fonctionnement, elle était réellement indépendante de l’Exécutif et du Législatif. Son Président, Justice Asonganyi me l’a confirmé au cours d’un entretien à Bamenda.

Le gouvernement devait être investi par le parlement avant qu’il n’entre en fonction et il était responsable devant celui-ci. Le parlement, composé de deux chambres –House of Assembly et House of Chiefs- était jaloux de ses prérogatives. Le président Ahidjo lui-même, malgré toute l’autorité qu’il avait, s’en est rendu compte à plusieurs reprises, notamment en 1966.

A la suite des élections législatives organisées cette année, le Kndp disposait du plus grand nombre de députés à la House of Assembly. Mais son Président, J.N. Foncha, jusque-là Vice-Président de la République Fédérale et Premier Ministre du Cameroun Occidental, ne pouvait plus cumuler ces deux fonctions, en vertu d’une loi récemment votée. Le président Ahidjo a décidé de le remplacer par l’honorable S.T. Muna qu’il estimait plus fédéraliste que le N°2, Augustine Ngom Jua. Mais le parlement lui a envoyé un message ferme selon lequel il refuserait l’investiture à un gouvernement dirigé par un parti minoritaire. Ahidjo fut contraint de nommer à ce poste l’honorable Augustine Ngom Jua vice- président du Kndp dont les penchants autonomistes l’irritaient.

Des incidents n’ont d’ailleurs pas tardé. D’abord entre le Premier Ministre et l’Inspecteur Fédéral de l’Administration pour la région du Cameroun Occidental –on dirait aujourd’hui Gouverneur- qu’il considérait comme étant sur son territoire. Puis entre la Police, force fédérée placée sous l’autorité du Premier Ministre, et la Gendarmerie nationale, force fédérale, qui faillirent en venir à une confrontation armée ! Des acteurs et témoins de ces incidents sont encore vivants.

*Frustrations*
Le fait que tout cela ait été supprimé sans être remplacé, sur le plan managérial, par quelque chose de meilleur ni même d’aussi bon, a généré les frustrations et les revendications dont nous vivons encore les effets aujourd’hui. Les nominations dans la haute administration et le secteur parapublic, par exemple, ne répondaient plus à une rationalité lisible, et les anglophones se sont sentis marginalisés. Alors que, jusque-là, tout se faisait sur place au Cameroun Occidental, il fallait désormais se rendre à Yaoundé pour « suivre les dossiers ». Nos compatriotes de cette partie du territoire national venaient avec la conviction que les fonctionnaires- civil servants- étaient effectivement au service des usagers. Ils étaient ahuris dès l’accueil qui leur était réservé par les agents publics qui, malgré le caractère bilingue de l’Etat, les obligeaient de baragouiner un franglais à peine intelligible, souvent au milieu des rires et des quolibets.

2) *Le transfert des centres de décision à Yaoundé.*
Les centres de décision, jadis proches des populations et de leurs problèmes, ont tous été transférés loin de ceux-ci pour être concentrés à Yaoundé. Conséquences : une hyper centralisation, d’exaspérantes lenteurs, de multiples inefficacités dans la gestion publique, l’absence de redevabilité des dirigeants vis-à-vis des populations qu’ils ont mission de servir. Deux exemples suffiront pour l’illustrer.

Le gouvernement a décidé de centraliser au Parc National de Matériel de Génie Civil (PNMGC) à Yaoundé tout le matériel de génie civil jusque-là détenu par les subdivisions des travaux publics, dans les chefs- lieux des régions et certains chefs-lieux des départements. Tous les engins en bon état de l’ancien Public Works Department (PWD) du Cameroun Occidental furent ainsi transférés à Yaoundé, pour être désormais mis en location par le PNMGC. Or, les agents du PWD, qui maîtrisaient le rythme des saisons, commençaient l’entretien routier deux ou trois pluies avant l’arrivée de la saison sèche, pour consolider la chaussée. Ils ont donc voulu faire la même chose, l’année qui a suivi cette centralisation. Lorsqu’ils ont demandé à louer des engins au PNMGC, y compris ceux qui leur appartenaient en toute propriété quelques mois plus tôt, ils se sont entendu répondre que les engins étaient sur d’autres chantiers ; que les porte chars étaient en panne ; que le « carton » confirmant l’engagement de leurs dépenses n’était pas encore sorti du Ministère des finances ; ou d’autres raisons encore.

Devant l’Etat déplorable du réseau routier qui empirait, les populations ont menacé de se révolter bruyamment. Il a fallu remonter jusqu’au président de la République, après avoir frappé à toutes les portes sans succès, pour qu’un début de solution soit trouvé à ce problème qui devenait explosif. Centralisation, quand tu nous tiens !
Deuxième exemple : le transfert à la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC), de la gestion des adductions d’eau jusque-là assurée par certaines communes. Cette décision du gouvernement n’a même pas été expliquée aux populations. Or, les adductions d’eau avaient été réalisées sur leurs fonds propres par les communes et les communautés villageoises, avec ou sans l’appui de certains partenaires extérieurs. Venue pour en assurer la gestion et sans y avoir investi le moindre franc, la SNEC a pris, comme une de ses premières décisions, de réduire le nombre de bornes fontaines.

Dans la ville de Kumbo, la révolte a failli se transformer en émeutes. Le maire UNC de la ville eut beau expliquer que les canalisations avaient été financées par les populations bénéficiaires elles-mêmes, que celles-ci payaient régulièrement leurs quittances à la commune, qu’il était dangereux pour la santé des populations de les priver d’eau potable,…rien n’y fit. Un mot d’ordre se répandit alors comme une trainée de poudre : « Beware of the snake! It has come to bite and kill ». Jeu de mots ironique à partir du mot SNEC. Ces populations en colère furent accusées de « rébellion contre l’autorité établie ». Il a fallu remonter jusqu’au niveau du gouvernement pour qu’une solution soit trouvée à un problème de bornes fontaines dans des communautés de l’arrière-pays. Centralisation, quand tu nous tiens !

Des cas de cette nature et d’autres sujets de mécontentement se sont multipliés. Il ne s’agissait pas, bien évidemment, d’une volonté malicieuse du Pouvoir central, mais plutôt d’une opposition entre deux cultures administratives : l’une, aux réflexes instinctivement centralisateurs, et l’autre, fonctionnant par nature sur le principe de la responsabilisation à différents échelons hiérarchiques des organisations.

Il est intéressant de remarquer que les populations francophones, qui subissaient les mêmes effets de cette hypercentralisation, n’ont pas eu les mêmes réactions. Encore un problème culturel. En effet, et nos frères anglophones pourraient le comprendre sans difficulté, les francophones posent de nombreux actes sans même se rendre compte qu’ils indisposent, et pas du tout par méchanceté. Je prends l’exemple des noms de nos circonscriptions administratives.

Lors de la création des régions en 1962, les circonscriptions administratives jadis connues sous les noms de « région Bamiléké » et « région Bamoun » ont été regroupées pour constituer la région administrative de l’Ouest. A juste titre, parce que c’était l’Ouest du Cameroun Oriental. Mais l’ouest du territoire de l’Etat fédéral, c’était le Cameroun occidental, appelé à juste titre là aussi, « West Cameroon ». Lors de la transformation des régions en provinces en 1972, celle de l’Ouest est devenue la province de l’Ouest, alors que le Cameroun oriental venait de disparaitre ! Notre pays est ainsi le seul au monde où le Nord-ouest et le Sud-ouest sont contigus ! Alors que, comme nos instituteurs nous l’ont appris, entre le Nord-ouest et le Sud-ouest, s’étend l’Ouest.

Pour mieux faire comprendre ce que ressentent nos frères anglophones, inversons la situation.
Le 1er janvier 1960, le Southern Cameroon devient indépendant. Il négocie les conditions de la réunification avec le Cameroun francophone. Cette réunification est réalisée le 1er octobre 1961. Lors des négociations, le Cameroun francophone obtient la garantie que la forme fédérale de l’Etat serait à jamais intangible. Un article de la Constitution fédérale du 1er septembre 1961 consacre cette garantie. Il est tout de même mis fin à l’Etat fédéral le 20 mai 1972, et un Etat unitaire est institué. De Kribi à Ndikiniméki, de Batouri à Tibati, de Poli à Kousséri…. les populations sont désormais obligées de se rendre à Buéa pour suivre leurs dossiers. Il leur est exigé de s’exprimer en anglais. Devant des agents publics hautains et goguenards, prompts à les tourner en dérision, même ceux qui n’ont jamais appris l’anglais se voient obligés de baragouiner un camfranglais difficilement intelligible…
Qui pourrait, honnêtement, soutenir que les francophones se seraient satisfaits d’une telle situation, au point de s’y complaire et de se taire ?

3) *Le non-respect des promesses solennelles faites pendant la campagne référendaire.*

Les promesses faites pendant la campagne pour le « Oui » au référendum et qui avaient déterminé un grand nombre d’électeurs à voter dans ce sens le 20 mai 1972, ont à peine été respectées. C’est notamment le cas pour l’accélération du développement qui, dans ces deux régions, devait résulter des économies réalisées grâce à la suppression des institutions et organismes des Etats fédérés. Les mandataires du gouvernement fédéral et du parti de l’UNC avaient effectivement promis le bitumage des routes, la construction de barrages, l’urbanisation des villes, le développement des zones frontalières, etc. J’ai personnellement assisté à certains de ces discours, ayant fait partie de l’équipe du Secrétaire Politique de l’UNC et Ministre de l’Administration Territoriale Fédérale (je servais alors comme directeur de l’organisation du territoire dans ce ministère).

4) *Le non-respect des engagements relatifs à la prise en compte, de manière équitable, des cultures et traditions institutionnelles, juridiques, administratives…héritées de la colonisation.*

Qu’on le veuille ou non, la colonisation britannique, tout comme la colonisation française, a produit une culture et des traditions institutionnelles, politiques, administratives, managériales et autres. Elle a aussi façonné des manières de raisonner et de vivre. Il était donc nécessaire de prendre en compte, de manière équitable, malgré la fin de l’Etat fédéral, ce double héritage des systèmes anglo-saxon et français. L’Etat du Cameroun s’y était engagé.

Ainsi, au lendemain de l’institution de l’Etat unitaire, le discours politique mit un accent appuyé sur le caractère bilingue et pluriculturel de l’Etat. Il était affirmé, de manière emphatique, que la prise en compte des éléments positifs de notre double héritage colonial viendrait enrichir les valeurs positives de nos traditions multiséculaires, sève vivifiante de notre marche vers le progrès. Le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, ainsi que le Conseil National des Affaires Culturelles, organisés en

1974, contribuèrent à définir le profil de ce nouveau Camerounais
C’était aussi un des engagements forts pris par le Président AHIDJO auprès de S.T. MUNA et de J.N. FONCHA, lorsqu’il les a consultés sur l’institution immédiate d’un Etat unitaire avant de prononcer son discours du 06 mai 1972. Ces deux anciens Vice-Présidents de la République me l’ont affirmé, au cours d’entretiens dans leurs résidences.
Aux yeux de certaines populations du Nord-ouest et du Sud-ouest, cet engagement n’a pas été respecté

Les compatriotes francophones reprochent souvent à leurs frères anglophones leur penchant à se référer, de manière quasi obsessionnelle, à l’héritage colonial anglo-saxon, comme si c’est l’héritage colonial qui devait structurer les relations entre des communautés depuis longtemps unies par de liens multiples, avant même le début de la colonisation. Dans le même temps, ils recourent avec délectation à « leur » héritage colonial français. Notre Constitution, nos institutions, notre organisation administrative, notre système de décentralisation, notre régime financier, l’écrasante majorité de nos textes législatifs et réglementaires… sont issus de l’héritage colonial français. Parfois même, nous nous livrons à de simples transpositions, certaines pouvant aller jusqu’à la photocopie, comme lors de la mise en place de l’Observatoire National des Elections (ONEL).

Pourtant, nous aurions pu -et nous pouvons toujours- capitaliser cet héritage multiculturel, pour donner à notre pays des normes plus appropriées et de meilleure qualité. Notre Code de Procédure Pénale n’est-il pas là pour en donner une preuve éloquente ?

Ce penchant pour le mimétisme institutionnel a poussé des mouvements contestataires comme le « Cameroon Action Movement » à affirmer que le Cameroun francophone poursuivait, par procuration, la colonisation française au Cameroun occidental. Surgi en 1979, et probablement basé à l’étranger, ce mouvement a fait circuler de nombreux tracts au Cameroun, la plupart postés du Canada et des Etats unis. Ces tracts dénonçaient pêle-mêle, la marginalisation des anglophones, traités comme des citoyens de seconde zone ; la francisation du Cameroun, au mépris de l’égalité des deux héritages coloniaux ; la transformation de l’Assemblée Nationale en simple chambre d’enregistrement, contrairement à ce qui se passait au Cameroun occidental ; une centralisation excessive ; la multiplicité et la complexité des procédures ; l’abandon des priorités de développement qui étaient celles du Cameroun occidental avant l’unification, avec comme conséquence, le ralentissement du développement dans cette partie du territoire ; etc.

Conscient de l’impact de ces messages dont les supports s’accumulaient, le Président AHIDJO dépêcha à Bamenda et à Buéa de fortes délégations composées de membres du gouvernement, du bureau politique et du comité central de l’UNC. Leur mission était de restituer les faits dans leur vérité, de donner des explications aux populations, de mettre celles-ci en garde contre la nocivité de tels messages, et de faire baisser la tension. Puis il mit en place un comité ad hoc de haut niveau, pour mener une réflexion sur le problème anglophone.

Seuls trois des membres de ce comité sont encore en vie, par la grâce de Dieu: S.E.M. Paul Biya, alors Premier Ministre ; Mme Dorothy Limunga Njeuma, alors Vice-Ministre de l’Education Nationale ; moi-même, alors Gouverneur de la Province du Nord-ouest. Tous les autres nous ont déjà précédés. Je citerai de mémoire : Solomon Tandeng Muna, Président de l’Assemblée Nationale, Président du Comité ; les Ministres d’Etat/Ministres Samuel Eboua ; Sadou Daoudou ; Victor Ayissi Mvodo ; Emmanuel Egbé Tabi ; Namata Elangwé ; Christian Songwe Bongwa ; Joseph Chongwain Awunti ; le député et Secrétaire Administratif de l’UNC, Thomas Ebongalamé ; le Secrétaire Permanent à la Défense Nationale, Samuel Kamé ; le Directeur Général de la DIRDOC, Jean Fochivé ; le gouverneur du Sud-ouest ; Fon Fosi Yakum Ntaw….

Je fus désigné rapporteur de ce Comité. Le secret professionnel m’interdit de divulguer ici les constats, conclusions et recommandations contenus dans notre rapport. Toutefois, par respect pour la vérité historique, je dois signaler qu’aucun des membres de ce comité n’émit le moindre doute sur l’existence d’un problème anglophone au Cameroun.
Les travaux durèrent toute une semaine. Après lecture de notre rapport, le Président de la République décida de recevoir, individuellement, chacun des membres de ce comité. Je me rappelle qu’à cette occasion, il me donna longuement son point de vue sur les différents contours de cette question, avant de solliciter de ma part des propositions concrètes sur les aspects spécifiques à ma province.

Reconnu à l’époque comme réel par les plus hautes autorités de l’Etat, le problème anglophone aurait-il disparu, comme par enchantement ? Certainement pas. D’autant moins que certains faits sont venus s’ajouter à une situation déjà complexe.

5) *Le changement du nom de l’Etat : remplacement de « la République Unie du Cameroun » par « la République du Cameroun »*
A son accession à l’indépendance, l’ancien Etat sous tutelle française avait pris le nom de « République du Cameroun ». C’est avec la République du Cameroun que le Southern Cameroon a négocié les conditions de la réunification. A l’avènement de celle-ci, la République du Cameroun est devenue l’Etat Fédéré du Cameroun Oriental, et le Southern Cameroon, l’Etat Fédéré du Cameroun Occidental, au sein de la République Fédérale.

Le Changement de nom de l’Etat en 1984- abandon de la République Unie du Cameroun et retour à la République du Cameroun- a été perçu dans de nombreux milieux comme une simple phagocytose de l’ancien Cameroun Occidental par l’ancien Cameroun Oriental. Les plus pessimistes y ont vu une volonté manifeste de faire disparaître, même sur le plan des symboles, la contribution de l’ancien Cameroun Occidental à la Réunification et à la construction d’une nation plus grande.

Ce changement de nom a aussi fait resurgir, chez de très nombreux compatriotes du Nord-ouest et du Sud-ouest, le sentiment de constituer une « entité distincte». Celle dont les populations, souverainement, avaient choisi de retrouver des frères et sœurs d’une autre « entité » dont elles avaient été séparés, afin que les deux vivent en harmonie et dans l’égalité. Pour les extrémistes, il fallait donc, non seulement résister à « cette phagocytose », mais aussi pérenniser cette « entité » à travers un nom qui rappellerait l’histoire de cette partie du territoire national. Le nom « Ambazonia » paraissait répondre à ce souci.

D’où vient ce nom ? Avant que des explorateurs portugais n’atteignent le Wouri et ne lui donnent le nom de « Rio dos Cameroes », ils avaient accosté dans la baie de Limbé. Le saint du jour était Saint Ambroise, dans le calendrier Julien (nous sommes en 1492). Ils donnèrent donc à cette baie le nom d’ « Ambass Bahia », la Baie Ambroise. Sous l’influence de l’anglais, ce nom devint « Ambass Bay ». C’est l’origine de la danse dont l’orthographe a été francisée pour devenir « ambass-bé » ou « ambassibé » ou autre chose encore. Mais le nom d’Ambazonia ne fit pas l’unanimité. D’où le retour à celui de « Southern Cameroon ».

Par souci de vérité, il convient de préciser que les inspirateurs de ce changement de nom étaient de bonne foi : j’en ai discuté avec certains d’entre eux. Brillants universitaires fraichement intégrés dans les cercles stratégiques de décision au sommet de l’Etat, ils étaient encore peu informés de certaines réalités du Cameroun profond, et seulement en train de développer le réflexe de les convoquer lors de la préparation des décisions des autorités publiques , afin d’en garantir une saine réception par les différents segments du corps social. A aucun moment, il ne leur était venu à l’esprit de mettre mal à l’aise une partie de leurs compatriotes. Leur raisonnement était plutôt le suivant.

L’unité nationale avait été le crédo des Pouvoirs Publics sous l’Etat fédéral et la République Unie. L’élection du Président Biya à la fin du mois de décembre 1983 a marqué l’entrée du, Cameroun dans l’ère du Renouveau National. Le Renouveau national postulant qu’il fallait passer de l’unité nationale à sa phase supérieure, l’intégration nationale, ce passage constituait une véritable mutation, qui devait être reflétée à travers le nom même de l’Etat. La République Unie du Cameroun devrait donc « devenir » la République du Cameroun.
Le projet de loi déposé sur le bureau de l’Assemblée Nationale était ainsi rédigé : « A compter de la date de promulgation de la présente loi, la République Unie du Cameroun devient la République du Cameroun ». C’est un amendement parlementaire qui a abouti à la formulation actuelle : «…la République Unie du Cameroun prend la dénomination de République du Cameroun » ; formulation du reste incorrecte, sur le plan légistique. Les inspirateurs de ce projet ne s’étaient pas rendu compte de ce qu’au lieu d’une mutation, il s’agissait plutôt d’un retour au nom de l’Etat du Cameroun sous tutelle française à son accession à l’indépendance, un quart de siècle auparavant.

Le dépôt de ce projet de loi mit en émoi de nombreuses personnes dans les provinces du Nord-ouest et du Sud-ouest. A Buéa où je servais alors, j’ai personnellement été interpellé par des dizaines de personnes, y compris des responsables de l’UNC, qui demandaient le sens, l’opportunité et la justification de ce retour à la situation d’avant la Réunification. A Yaoundé, les ministres originaires des deux provinces anglophones étaient tous contrariés. Plusieurs sont en vie et peuvent en témoigner.
Certains députés originaires du Nord-ouest et du Sud-ouest ont même préconisé une fronde ouverte, et recommandé un vote négatif. Ils se retrouvèrent tous autour du Président de l’Assemblée Nationale, le Très Honorable S.T. Muna. Après des échanges longs et animés, ils se rallièrent à la position du Président de l’Assemblée et d’autres députés modérés qui trouvaient inopportun de soulever un vent de fronde, en raison des circonstances du moment. Leur argument était à la fois logique et patriotique. Constatant que le conflit entre l’ancien Président de la République et son successeur avait atteint des proportions préoccupantes, ils estimaient qu’un vent de fronde dans les provinces anglophones, à ce moment précis, fragiliserait sans nul doute le nouveau Président, et donnerait des arguments à ceux qui s’opposaient à lui.

*6 Avril 1984*
Ils renoncèrent à la fronde, mais chargèrent le Président de l’Assemblée Nationale d’attirer l’attention du Président de la République sur l’état d’esprit des populations dans leurs circonscriptions électorales, et de lui demander de trouver, avec la sagesse de père de la Nation, une solution satisfaisante pour tous. Les préoccupations relatives à cette loi ne s’estompèrent qu’à cause de la survenance, dans cette période troublée, d’événements graves : la condamnation à mort de l’ancien président de la république, et la mutinerie de la Garde Républicaine le 06 avril 1984. Tout le monde comprit qu’en des temps pareils, le peuple tout entier devait faire front derrière ses dirigeants.

6) *Le non-respect du bilinguisme dans le secteur public, bien que la Constitution fasse du français et de l’anglais deux langues officielles d’égale valeur.*
Des six facettes du problème anglophone rappelées ci-dessus, laquelle serait insusceptible de solutions ? Aucune ! Absolument aucune. Alors que faire ?

L’Histoire a lancé aux Camerounais un défi sublime : celui de bâtir, à partir du parcours singulier de leur pays, un Etat uni, capable de constituer un modèle d’intégration des divers héritages coloniaux et de ses valeurs traditionnelles multiséculaires. S’il y réussit, il peut servir de modèle, voire de référence pour tous les pays anglophones, francophones, hispanophones et lusophones d’Afrique. Il pourrait ainsi constituer l’épitomé de l’Unité Africaine. Ce défi peut être relevé. Il doit l’être.
Cela ne peut, toutefois, se faire qu’avec humilité, dans le dialogue, la concertation et l’entente cordiale. Ni la puissance du nombre, ni la force militaire ne peuvent y parvenir. En effet, c’est bien connu, « les opinions sont comme des clous : plus on frappe dessus, plus on les enfonce ».

*Pas d'erreur !*
Ne commettons surtout pas l’erreur de prendre de haut ce problème. Nous risquerions d’avoir des réveils amers ; ou alors, ce sont nos enfants et petits-enfants qui en auront.
Quand j’ai lu le mot Boko Haram pour la première fois dans un journal, je me trouvais à l’étranger. J’ai alors demandé à un collègue consultant nigérian des informations sur ce groupe. Avec un sourire narquois, il m’a répondu : « tu sais, ce n’est qu’un insignifiant groupuscule de fanatiques illuminés ». Devant les milliers de morts, les centaines de milliers de réfugiés et déplacés, les centaines de milliards de francs utilisés pour combattre cette nébuleuse, ou les souffrances sans nom qu’elle continue d’infliger, personne ne pourrait tenir un tel langage aujourd’hui. Que s’est-il passé ? Boko Haram a trouvé des appuis à l’extérieur. N’attendons pas que des compatriotes mal à l’aise et qui crient leur mal être, en viennent un jour, par désespoir, à rechercher des appuis à l’extérieur.

Nous discutons bien avec des criminels, pour libérer des otages ! Discutons avec tous les compatriotes qui en ressentent le besoin, pour libérer le Cameroun des menaces à la paix, à sa stabilité et à sa sécurité.

Dans les années 1960 en France, Etat unitaire et millénaire, le Front de Libération de la Bretagne (FLB) dénonçait ce qu’il appelait le « colonialisme français en Bretagne ». Stagiaire dans une préfecture dans l’ouest de la France, j’ai vu certains de ses militants brandir le drapeau du FLB à la place du drapeau français. Aujourd’hui, seuls les historiens parlent encore du FLB. Ce n’est pas le résultat d’une guerre ; ni d’un embastillement de tous les protagonistes du FLB. C’est la conséquence d’une offre politique, le résultat d’un dialogue républicain.

Il y a quelques années, je discutais avec le Dr. Ngwang Gumne, un des principaux leaders du courant sécessionniste, avec qui nous avions servi à Bamenda. Par hasard, nous nous étions retrouvés en Suède, tout heureux de nous revoir. A l’issue de plus de deux heures de discussions, il eut cette phrase : « mon frère, comme personne ne veut nous écouter, tout le monde finira par nous entendre ». Je lui ai fait remarquer qu’il m’appelait toujours son frère, alors que, pendant toutes nos discussions, j’argumentais contre la sécession. Avec un sourire, il me dit : « C’est vous à Yaoundé qui ne voulez pas nous écouter ».

Ecoutons tous les enfants de la patrie. Sans préjugés, comme l’a demandé le Président de la République dans son message à la Nation le 31 décembre 2016. Offrons à tous nos compatriotes des cadres de discussion et de concertation, pour aborder nos problèmes sans parti pris, et les résoudre avec sincérité, dans la vérité.
Ce qui est en cours avec les avocats et les enseignants va dans la bonne direction. Mais ne nous limitons pas au traitement de ce qui ne constitue que des manifestations, voire de simples symptômes. Abordons, dans toute sa complexité et toute sa profondeur, le problème anglophone. Avec courage et détermination, apportons-y des solutions satisfaisantes et convaincantes. Tous les citoyens de notre pays en bénéficieront. Pour la paix dans la justice. Pour le bien de la nation. Pour le salut de la patrie.

​​​​​ *David Abouèm à Tchoyi*

Consultant
*Ancien gouverneur du Sud-Ouest, puis du Nord-Ouest;*
*Ancien Minesup;*
*Ancien Sg/Pr*