Les protections d'hygiène intime
jetables – serviettes et tampons – sont très largement employées par les femmes
pendant une longue période de leur vie.
Souvent, leur composition est bien
mystérieuse,
à la différence des produits alimentaires ou des cosmétiques,
les fabricants n'ont aucune obligation d'indiquer leur composition
chimique.
Les tampons : un cocktail de produits
chimiques
Au cours de sa vie, une femme utilise entre
10 000 et 15 000 tampons hygiéniques. Insérés à l'intérieur du corps, ils sont
en contact étroit avec les muqueuses. Ces tissus absorbent les composants
chimiques avec lesquels ils sont en contact.
Une composition qui a évolué au cours du
temps
Les tampons sont apparus dans les années
1930 : ils contenaient alors 100 % de coton. Le pouvoir absorbant de
cette fibre naturelle étant insuffisant pour empêcher les fuites, leur
composition a évolué.
Des fibres synthétiques capables de retenir
très efficacement les liquides lui ont été associées : de la cellulose de
carboxyméthyl, du polyacrylate, du polyester ou de la viscose.
Coton cultivé à grand renfort de pesticides
Le coton utilisé dans les tampons classiques
est issu de l'agriculture conventionnelle. La culture de cette plante est l'une
des plus gourmandes en pesticides et fait appel à des substances
particulièrement nocives :
Parmi les 15 produits chimiques de synthèse
utilisés le plus couramment pour cette production, 7 ont été déclarés
cancérigènes pour l'Homme. Des résidus de ces pesticides se retrouvent au sein
des protections. De plus, les variétés cultivées sont généralement des OGM.
Traitement au chlore et présence de dioxine
La viscose contenue dans les tampons est
obtenue à partir de la cellulose présente dans la pulpe du bois. Le procédé de transformation
nécessite l'emploi de nombreux produits chimiques. Le plus problématique est
l'utilisation de chlore pour blanchir la pulpe :
Dans un premier temps, le chlore était
employé sous forme de gaz de chlore : il entraînait la formation
d'hydrocarbures chlorés, qui sont à l'origine de la formation d'un produit
hautement toxique, la dioxine. Conscients des effets délétères de cette
substance, les fabricants ont ensuite remplacé le gaz de chlore par du dioxyde
de chlore. Alors que cette solution devait complètement résoudre le problème de
la dioxine, des études ont montré qu'elle était encore produite, mais en
quantité infime.
L'autorité de santé américaine, la FDA,
indique que ces taux extrêmement bas représentent un risque négligeable pour la
santé. Il faut tout de même savoir que la dioxine a un effet cumulatif :
elle fait partie de la catégorie des polluants organiques persistants
(POP) et s'amasse dans les tissus.
Bon à savoir : les dioxines ont un
impact très néfaste sur la santé : effet cancérigène, risque
d'endométriose et donc de stérilité, perturbateur endocrinien et
affaiblissement du système immunitaire...
Syndrome de choc toxique
L'intégration de ces matières a eu une
conséquence inattendue... Certaines utilisatrices ont été victimes d'une maladie
infectieuse grave :
Ce syndrome se nomme le syndrome du choc toxique.
Il est causé par les toxines émises par une bactérie, le staphylocoque doré. Il
se traduit par une forte fièvre, des vomissements et diarrhées et peut conduire
au décès des personnes qui en sont victimes.
Pour minimiser ce risque, les tampons sont
aujourd'hui élaborés à partir d'un mélange de coton et de viscose, cette
dernière étant considérée comme la fibre synthétique la plus sûre.
Une information relative au syndrome du choc
toxique est délivrée sur la notice de ces produits, ainsi que les conseils pour
l'éviter.
À noter : les fibres synthétiques des
tampons sont abrasives, elles occasionnent de petites coupures sur la paroi
vaginale, porte d'entrée potentielles pour des maladies comme les infections
sexuellement transmissibles.
Quelles alternatives aux tampons ?
Serviettes hygiéniques
Les serviettes hygiéniques ont l'avantage
d'être une protection externe. Elles sont néanmoins en contact étroit avec le
corps des femmes et elles aussi contiennent de nombreux produits
chimiques :
Elles sont aujourd'hui composées à 90 %
par du plastique : polyéthylène, polypropylène...Elles renferment un gel
super-absorbant, le polyacrylate de sodium, retiré des tampons en raison de
l'augmentation du risque de syndrome du choc toxique. Elles n'échappent pas au
blanchiment et contiennent, comme les tampons, de l'aluminium, de l'alcool, des
substances bactéricides et antifongiques...Elles sont parfumées avec des
produits de synthèse, pour lutter contre les mauvaises odeurs liées à la
macération du sang et des sécrétions, qui peuvent être irritants.
À noter : le polyacrylate de
sodium n'est pas considéré comme dangereux, il faut toutefois veiller à ne
pas déchirer la serviette car il est irritant en cas de contact avec les yeux.
Autres alternatives aux tampons
Pour éviter le contact avec ces produits
chimiques, des produits de protection intime alternatifs sont disponibles sur
le marché :
Les coupes menstruelles, dispositif interne
réutilisable composé de silicone médical ; des tampons et serviettes
hygiéniques jetables composées de coton bio, non OGM, non blanchis au
chlore ; des serviettes hygiéniques en tissu, lavables en machine ;
les éponges naturelles de mer, à insérer comme des tampons, lavables et
réutilisables pour une dizaine de cycle.
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